Bonjour, je m’appelle Laetitia. Ici, j’avais envie de partager ma vie, de raconter mon histoire, et plus particulièrement ma grossesse car j’ai eu mon fils Kyllian alors que j’avais tout juste 18 ans et 3 mois. Voici mon récit…
Une nouvelle inattendue
Je l’ai appris d’une manière un peu particulière. Je suis allée à l’hôpital pour des maux de ventre, choses que j’avais régulièrement à cause du stress. J’avais toujours mes règles, donc pour moi aucune raison de penser que j’étais enceinte. Si j’avais su… J’ai été reçue par le gynécologue en urgence qui m’a fait une échographie. Après avoir répondu à plusieurs de ses questions, celui-ci me regarde et me dit: « Tu vois ce qui clignote sur l’écran ? C’est le cÅ“ur de ton bébé qui bat. Maintenant soit tu le gardes soit tu le tues ». Autant dire que j’ai pris une claque énorme. J’étais venue pour un simple mal de ventre, et me voilà confrontée à l’un des choix les plus difficiles de ma vie.
J’ai ruminé la journée entière. À l’époque j’étais interne au lycée, c’est-à -dire que je ne rentrais pas chez moi pour la pause déjeuner. Alors je ne savais pas trop comment faire. Appeler ma mère ? Ne pas l’appeler ? J’avais si peur de sa réaction. Après une longue réflexion, j’ai finalement appelé ma mère pour lui demander de venir me chercher. Nous sommes arrivées à la maison, je lui ai donné le papier que le gynécologue m’avait fait avec tout écrit dessus. Le temps qu’elle le lise m’a paru une éternité. J’appréhendais tellement ce qui allait se passer ensuite. À ma grande surprise, elle est restée très calme. Elle m’a tout simplement dit que quel que soit mon choix, elle serait là pour me soutenir. Et ça a été le cas. C’est aujourd’hui une grand-mère au top du top.
Une grossesse imprévue qui n’a pas fait l’unanimité
Mon père, lui, a très mal pris la nouvelle. Quand je lui ai annoncé qu’il allait être grand-père, il est totalement sorti de ses gonds. Il s’est mis à hurler que je venais de gâcher ma vie, que je ferais mieux de me renseigner pour les modalités de l’IVG. Le père du bébé lui, a fui dès qu’il a entendu le mot « enceinte » alors que je l’étais de 12 semaines quand je lui ai dit. Heureusement que j’avais ma maman près de moi.
J’ai continué à me rendre au lycée et suivre mes cours, comme une adolescente ordinaire. Je ne voulais surtout pas que mes camarades de classe apprennent que j’étais enceinte. Je voulais que rien ne change. Mais vous savez comment sont les lycéens et lycéennes… En un rien de temps toute l’école était au courant. Pourtant je n’avais pas encore un gros ventre, et je m’étais des vêtements assez larges. Jusqu’à aujourd’hui je ne sais pas comment cela s’est su. Après ça j’ai été victime de harcèlement moral à l’école, mais aussi chez moi. Je n’étais jamais tranquille. Je recevais des appels incessamment. Lorsque je décrochais je pouvais entendre des personnes qui se moquaient de ma situation, d’autres qui me disaient d’avorter, ou encore que je serai une mauvaise mère.Toujours le même disque en somme. Même les professeurs s’y mettaient. Ils ne se privaient pas de me juger, de me décourager, et surtout de me répéter que je n’arriverai pas obtenir mon diplôme à la fin de l’année.