«La vérité, c’est le tremplin qui permet à l’enfant d’avancer dans la vie, le point d’appui du levier qui lui permet d’affronter la réalité» – Françoise Dolto.
Comment dire à un enfant qu’il a été adopté ?
Françoise Dolto nous a appris que les enfants, dès leur plus jeune âge, comprennent ce qui leur est dit. Il faut juste trouver les bons mots pour leur expliquer les choses. Si autrefois, les parents ayant adopté hésitaient à dire la vérité à leur enfant et préféraient attendre le plus longtemps possible, aujourd’hui les choses ont changé. Parents et spécialistes ont enfin compris que les enfants adoptés qui le savent depuis toujours se sentent généralement à l’aise avec cette situation. En particulier si le mot « adoption » évoque pour eux des souvenirs heureux depuis leur tout jeune âge.
Par contre, les enfants adoptés qui l’apprennent seulement à l’adolescence, ou plus tard, risquent de réagir très mal à la nouvelle. De se sentir « trahis » et d’avoir du mal à faire confiance à leurs parents adoptifs. Il est donc important de le dire à l’enfant adopté dès son plus âge. Les parents doivent en parler comme un fait connu et accepté pendant les années préscolaires de l’enfant. La formulation dépend ensuite de la sensibilité de chacun. Une phrase comme « tu n’étais pas dans mon ventre mais nous t’avons voulu et attendu dans notre cœur et notre tête » peut décrire la situation avec douceur.
Aider l’enfant adopté
Il faut savoir que si votre bébé a vécu dans un orphelinat, il a été porté par plusieurs personnes. Et a également vécu plusieurs expériences sans continuité. Une fois adopté, il sent donc qu’il est à présent ailleurs. La force de cette perception dépend de plusieurs éléments mais il est certain qu’il perçoit cette différence entre « avant » et « après » et qu’elle reste gravée à jamais dans l’inconscient de votre petit. Ne pas en parler reviendrait donc en quelque sorte à nier ce qu’il a vécu et à l’empêcher de poser des questions.
Cela vaut, à plus forte raison, lorsqu’il est d’une couleur de peau différente. Le monde qui l’entoure le confrontera à sa différence très rapidement. Ainsi, le fait d’en avoir parlé avant l’aidera à affronter les questions et les regards des autres. N’oubliez pas qu’il existe des professionnels qui peuvent soutenir les parents en cas de difficulté. Pensez aux associations de parents adoptants et aux associations intermédiaires. Il existe sur le marché de nombreux livres qui pourront également vous être utiles.
Un peu de lecture pour aller plus loin :
Les étapes majeures de l’enfance -Françoise Dolto
Ernest et Célestine : Les questions de Célestine – Gabrielle Vincent. Une façon de parler de l’adoption et des origines de l’enfant avec sensibilité et tendresse.