Pouvoir dépister Zika en quelques heures ? Ce n’est plus une utopie : une équipe de chercheurs du Massachussets Institute of Technology (MIT) et de l’université de Toronto a conçu un test de dépistage du virus Zika qui donne un résultat quasi immédiat. La revue Cell a publié les résultats de leur recherche, qui sont pleins de promesses.
Un test simple et peu coûteux
Un simple morceau de papier décoré d’une pastille jaune, qui devient violette lorsqu’elle est en contact avec du sang contaminé. Ce test de dépistage semble d’une simplicité enfantine ! La pastille colorée renferme en fait un réseau de gènes synthétiques qui peuvent détecter une séquence d’ADN donnée, et de changer de couleur en sa présence.
Ce test offre une vraie simplicité d’utilisation et peut être produit pour une somme modique : moins d’un euro, d’après les chercheurs. Il peut être conservé à l’air ambiant, et son transport et son conditionnement sont donc relativement peu coûteux.
Cette méthode de dépistage a pour l’instant uniquement été expérimentée sur des singes, mais les scientifiques sont confiants quant à son efficacité sur le sang humain. Elle est d’une grande précision, puisqu’elle a réussi à détecter la présence de Zika même lorsque la concentration du virus dans le sang était très faible.
Des promesses réjouissantes
Si le test pourra sûrement être utilisé partout dans le mode d’ici peu, les chercheurs travaillent encore à son amélioration. Ils pensent pouvoir développer une méthode permettant de déterminer à quel point le virus a progressé, et non sa seule présence, grâce à un scanner capable de lire le test et d’en déduire la concentration du virus.
La technologie employée pour ce test est similaire à une méthode de dépistage d’Ebola. Les chercheurs du MIT et de l’Université de Toronto ambitionnent d’élargir encore son champ d’action, en élaborant un test capable de détecter la grippe, le VIH, la maladie de Lyme, la lèpre, voire même le cancer…
Le temps, une variable clé
Si son coût et sa simplicité sont très appréciables, le véritable atout de ce test, c’est sa rapidité : il permettra de donner un diagnostic presque immédiat, ce qui peut diminuer le nombre de grossesses de femmes contaminées, donc les cas de microcéphalie. En effet, les femmes n’auront plus à attendre pour obtenir le résultat de leur dépistage, et pourront donc choisir d’utiliser des moyens de contraception pendant leurs rapports sexuels, pour éviter une grossesse à risque comme pour prévenir la propagation de l’épidémie par voie sexuelle.
C’est donc un début prometteur : ce test pourrait améliorer significativement la détection et la prévention de Zika, et aider à endiguer la propagation de l’épidémie.
Les dernières recommandations du U.S. Centers for Disease Control and Prevention (Centre Américain de Contrôle et de Prévention des Maladies), annoncées ce jeudi 11 mai, tendent cependant à limiter la portée de ce test. Les études du centre ont en effet montré que le virus restait présent plus longtemps dans l’urine que dans le sang, et il recommande donc de privilégier les tests sur échantillons d’urine aux analyses sanguines.