L’OCDE vient de publier ce mercredi 2 mars une étude montrant que dans 23 des 34 pays membres de cette même OCDE, les papas sont peu nombreux à utiliser leur congé paternité alors même qu’ils en ont le droit. Même si les raisons restent souvent les mêmes d’un pays à un autre, les chiffres, quant à eux, varient considérablement selon la région étudiée dans le monde. Un écart significatif qui laisse apparaître des raisons personnelles mais aussi financières.
Où sont passés les papas ?
L’organisation de coopération et de développement économique (OCDE) compare les évolutions sociales et économiques de tous les pays membres afin de mieux comprendre les comportements humains spécifiques à chaque région du globe. Ici, tous les pays étudiés bénéficient évidemment d’un congé parental rémunéré. Plus spécifiquement, les chercheurs se sont aperçus qu’en règle générale, seuls les plus courageux et téméraires prennent leur congé paternité alors que la plupart d’entre eux décident de prendre seulement quelques jours de congés pour être présent les premiers jours.
Lorsque l’on se penche sur les chiffres, l’étude révèle que dans de nombreux pays, les pères représentent « moins d’un bénéficiaire du congé parental sur cinq ». Ce pourcentage est notamment applicable aux pays comme l’Australie, la République Tchèque et la Pologne. En revanche, dans les pays nordiques et au Portugal, 40% des pères prennent ce congé paternité autorisé. Mais encore faudrait-il en expliquer les raisons…
L’inégalité des salaires entre la mère et le père
Les raisons sont généralement les mêmes et reflètent surtout une inégalité de salaires entre les hommes et les femmes. En moyenne, les mères gagnent moins que les pères et ce dans chaque pays étudié, ce qui incite le père à continuer à travailler pour garder un confort de vie agréable. Les rémunérations pour le congé parental ne sont pas toutes les mêmes, cela dépend de la législation mais peu de pays proposent un salaire quasiment égal au salaire habituel. Seul l’Allemagne prouve le contraire : depuis 2007, les indemnisations des pères mais aussi des mères sont très proches du salaire en temps normal. Des périodes plus courtes sont effectuées mais cela assure, en contre-partie, un confort financier non négligeable.
Le cas de la France
En France, seulement 4% des hommes prennent un congé paternité, comme c’était déjà le cas il y a 10 ans. Du côté de la loi, depuis janvier 2015, une mesure a été votée en faveur de l’égalité réelle entre les hommes et les femmes, l’État propose de mieux répartir le congé parental entre les deux parents. Le versement de la PrePaRe (prestation partagée d’éducation de l’enfant) est redistribué équitablement entre les deux parents. Ainsi, le congé parental pour un premier enfant peut s’effectuer pour une durée de la naissance à 6 mois si un seul parent (père ou mère) arrête de travailler mais peut être allongé jusqu’à l’âge de 1 an si le deuxième parent prend la suite.
A partir du 2ème enfant, le versement de la prestation n’est plus effectué pendant 3 ans mais seulement pendant 24 mois si un seul parent, père ou mère, s’y colle. Si le second accepte de prendre la relève, la prestation peut être versée encore pendant une année, jusqu’aux 3 ans de l’enfant. Précision : si les deux parents décident de se partager le congé parental, ils peuvent s’organiser comme ils veulent : soit à égalité donc 18 mois chacun, ou deux ans pour l’un et un an pour l’autre.
Mais aux dernières nouvelles, cette nouvelle réglementation n’a pas provoqué de raz de marée d’intention de congé parental chez les pères. Mais risque de causer pas mal de souci de mode de garde aux jeunes parents à partir de 2017, lorsque leur bébé aura atteint l’âge fatidique de 2 ans.