Enceinte, on a parfois l’impression d’être une bête de foire : les gens scrutent nos assiettes, palpent nos ventres, et certains sont à deux doigts de nous ouvrir la bouche pour vérifier notre dentition. Alors on attend l’accouchement avec impatience, parce qu’on a hâte de rencontrer bébé mais aussi parce qu’on en a marre que les gens nous jugent et posent des questions indiscrètes à longueur de journée. Entre-temps, on envisage une retraite spirituelle en Sibérie, dans le Sahara ou dans la Creuse : qu’importe, pourvu qu’on n’y croise personne.
Seulement… Une fois qu’on a accouché, on se rend compte que c’est encore pire ! Chacun de nos gestes est analysé par les gens qu’on croise. Et même si notre chéri fait sa part de boulot, il semblerait que dans la tête des gens c’est toujours la maman qui est responsable d’un bébé mal coiffé ou de pleurs incontrôlables. Donc au bout d’un moment, on finit par sortir les crocs.