L’histoire fait le tour des médias, et pour cause : une Polonaise de 41 ans a été maintenue en vie artificielle pendant 55 jours suite à sa mort cérébrale. Pourquoi ? La femme attendait un enfant et la famille a décidé de donner toutes les chances à ce bébé pour qu’il vienne au monde en bonne santé. Ce grand prématuré né à 26 semaines a, par la suite, nécessité trois mois de soins mais son état est désormais stable. Néanmoins, ce genre d’histoire se fait entendre régulièrement depuis quelques années et pose plusieurs problèmes, surtout pour la famille. Faut-il prolonger la vie artificielle de la future maman alors que le bébé risque de subir de lourdes séquelles ? Le débat a fait et fait toujours rage et nous allons essayer de comprendre pourquoi.
La mort cérébrale n’empêche pas le bon développement d’un bébé in utero
A l’hôpital universitaire de Wroclaw en Pologne, le cas de cette future maman de 41 ans est rare. Elle a été hospitalisée suite à un cancer du cerveau et le pronostic est rapidement posé : elle est en mort cérébrale. Mais elle est aussi enceinte. Que doit-on faire ? La famille a tranché et a voulu maintenir la maman en vie artificielle pour que le bébé puisse encore se développer dans son ventre. Mais cette « longue bataille » n’a pas été de tout repos, comme tient à le souligner Barbara Krolak-Olejnik, chef du département de néonatologie. Les professionnels de santé de l’hôpital se sont donc battus pour voir grandir autant que faire se peut le bébé in utero. Cependant, faire naître le bébé à 26 semaines est devenu une nécessité, surtout que son état se dégradait.
C’est ainsi que le bébé a vu le jour par césarienne. Il pesait à peine 1 kilo et a nécessité trois mois de surveillance acharnée à l’hôpital. Il se porte aujourd’hui très bien, se nourrit correctement et respire seul malgré son extrême prématurité de départ. Mais cette histoire, bien qu’elle ait une issue heureuse, soulève une question importante : est-il toujours aussi facile de gérer ce genre d’accouchement ? A quel point la famille joue-t-elle un rôle déterminant ?
Ces histoires qui ont fait parler d’elles
Dans le cas de cette future maman polonaise placée en vie artificielle, l’histoire se termine bien. Et c’est également le cas d’autres, comme celle d’une future maman hongroise qui a fait une hémorragie cérébrale alors qu’elle était enceinte. Elle a été maintenue en vie 92 jours afin que son bébé puisse naître dans de bonnes conditions. Né à 27 semaines et pesant 1,420 kg, le bébé est apparu en bonne santé. Grâce à ce maintien en vie artificielle, la jeune femme a également pu faire un don d’organes et ainsi sauver quatre autres vies grâce à ses organes vitaux.
Mais, malheureusement, ce genre d’histoires peut trouver une issue tragique, surtout lorsque la famille est opposée à ce maintien en vie artificielle, jugé dangereux. C’est le cas d’une jeune femme irlandaise de 26 ans qui n’a pas bénéficié d’arrêts de soins malgré son état catastrophique. Malgré des demandes répétées de la part de la famille, elle a été maintenue en vie pour que son enfant puisse naître dans de bonnes conditions. Néanmoins, la famille a noté que des complications pouvaient être possibles et que cela entraînerait de graves séquelles sur le bébé. La justice a tranché et il a été admis que l’état de cette patiente ne pouvait pas durer plus longtemps ainsi. Les juges ont pointé du doigt l’acharnement thérapeutique alors même que cela aurait pu être évité, déplorant également qu’un trop grand choc émotionnel ait été imposé à ses deux enfants déjà nés ainsi qu’à son mari.
Alors, jusqu’où peuvent aller les médecins ? L’avis de la famille est-il toujours pris en compte ? Cela semble s’avérer souvent mais certaines histoires nous prouvent le contraire… Un dossier sensible donc qui, dans le cas de ce bébé polonais, a eu une issue positive, en ce qui concerne la santé du bébé. Car grandir sans la présence aimante de sa mère reste tout de même un début de vie compliqué…