
Le CCNE (Comité Consultatif National d’Ethique) a rendu son avis- très attendu- ce matin sur les questions sociétales liées à la procréation. Cet avis, appelé avis 129 est une contribution à la révision des lois de bioéthique qui devraient avoir lieu l’année prochaine.
Le CCNE est favorable à l’ouverture de la PMA
Le CCNE a donc rendu un avis favorable sur l’ouverture de la PMA pour les couples de femmes et les femmes seules. Le CCNE considère que « l’ouverture de la PMA à des personnes sans stérilité peut se concevoir, notamment pour pallier une souffrance induite par une infécondité résultant d’orientations personnelles. Cette souffrance doit être prise en compte car le recours à une technique déjà autorisée par ailleurs n’implique pas de violence dans les relations entre les différents acteurs». Toutefois, le CCNE nuance sa position en précisant que cet avis n’est pas partagé par tous les membres du CCNE. Cette ouverture pourrait avoir des conséquences sur la construction psychique de l’enfant ou encore pourrait augmenter le risque de marchandisation du corps humain du fait du manque de gamètes de donneurs actuel. Le CCNE souligne donc l’importance de l’anticipation de l’ouverture de l’AMP sur la capacité des CECOS (Centre d’Etude et de Conservation des Œufs et du Sperme). Les membres du CCNE sont favorables à la levée de l’anonymat des donneurs de sperme, ce qui nécessitera des réflexions importantes et surtout qui devra être encadrée en respectant le choix du donneur. Le CCNE se dit également favorable à l’ouverture de l’AMP d’un embryon conservé après le décès de l’Homme en soulignant l’importance du suivi psychologique. En ce qui concerne la GPA (Gestation pour Autrui) le CCNE est favorable au maintien de son interdiction.
Les autres avis du CCNE sur la procréation : l’autoconservation des ovocytes
En ce qui concerne l’autoconservation des ovocytes (qui n’est actuellement autorisée que pour les femmes souffrant de pathologies graves), le CCNE observe que l’âge de la première maternité est de plus en plus grand, ce qui induit plus de difficultés à procréer. Le report de maternité est explicable par de nombreux facteurs (défaut d’organisation de la société, travail des femmes…). Le CCNE propose donc d’ouvrir les réflexions sur l’ouverture de l’autoconservation des ovocytes, sans l’encourager toutefois.