Tout au long de sa vie, Shayna, 24 ans, a toujours soutenu sa sœur, Aimee, dans les moments difficiles. A sa naissance, les médecins lui ont diagnostiqué la maladie de Hirschsprung (blocage du gros intestin), ce qui lui a valu de nombreuses opérations et la pose d’un sac de colostomie. Pendant ses allers-retours réguliers à l’hôpital, Shayna n’était jamais très loin d’Aimee. Plus tard, les deux sœurs se sont mariées. Mais alors que Shayna et son mari Aaron étaient les heureux parents de deux petits bouts, Mackenzie, 4 ans, et Fletcher, 2 ans, Aimee et son mari Jake n’étaient pas en mesure de concevoir. Et pourtant, ils avaient tout essayé, mais la seule fécondation in vitro qui a marché s’est soldée d’une fausse couche à 9 semaines de grossesse. C’est après une ultime opération chirurgicale, qu’Aimee apprend que son utérus ne pourrait jamais accueillir d’enfant.
Un incroyable cadeau
« Fletcher était seulement âgé de quelques mois lorsque j’ai appris qu’Aimee ne pourrait jamais être enceinte, nous avions tous le cœur brisé. Je voulais l’aider, mais il me fallait le temps d’y penser « , a déclaré Shayna au site australien Kidspot. La jeune femme savait qu’elle pouvait porter le bébé de sa sœur, mais plusieurs interrogations s’imposaient à elle. Elle pensait notamment à son mari et à sa réaction ou même à ses enfants qui ne comprendraient pas pourquoi leur maman enceinte ne ramènerait pas le bébé à la maison. Après 6 mois de réflexion, elle décide d’offrir à Aimee et Jake la possibilité d’avoir un bébé. On imagine le choc d’Aimee à l’annonce de cette offre, qu’elle a accepté avec joie. Les deux couples se sont rendus à de nombreux rendez-vous pour s’assurer que tous avaient bien compris les enjeux de cette aventure. Puis, après quelques essais infructueux, une FIV a fonctionné, Shayna était enceinte du bébé de Jake et Aimee.
Shayna confie à Kidsport : «Tout au long de la grossesse Aimee était incroyable, elle est venue à chaque rendez-vous et à chaque échographie et elle a pris soin de moi. » Et malgré le fait qu’elle portait le bébé de sa sœur, elle pensait : « C’était bizarre, mais j’ai toujours considéré le bébé que je portais comme étant le sien, et non le mien ». Cela l’a sans doute aidée à faire la part des choses. La grossesse s’est parfaitement déroulée et lorsque Shayna est entrée en travail en mars dernier, les deux couples étaient présents pour la naissance du petit bout.
Un bébé en bonne santé
A sa naissance, Francesca pesait 3,4 kilogrammes, elle était en parfaite santé et elle a pu rentrer à la maison avec ses parents le lendemain. Du côté juridique, la filiation reste encore à prouver. Mais, ni Aimee ni Shayna ne regrettent leur décision. Toutes deux tiennent à partager un message positif sur la gestation pour autrui. Reste qu’il y a aussi un autre paramètre à prendre en compte : l’avis du bébé plus tard. Pourra-t-il ou pas surmonter un éventuel sentiment d’abandon quand il connaîtra son histoire ? La pédopsychiatre Myriam Sejzner, qui suit de nombreux enfants souffrant de leur histoire personnelle et très opposée à la GPA, estime « qu’il y a suffisamment d’abandons dans le monde et que ce n’est pas utile d’en fabriquer sur ordonnance ». A noter que la gestation pour autrui est formellement interdite en France.