Les sages-femmes, en grève illimitée depuis le 16 octobre dernier, ne décolèrent pas. Les conclusions de la ministre de la Santé ne leur ont pas convenu : elles vont donc donner un tour de vis à leur mouvement. Si vous accouchez cette semaine, on espère que vous aimez le noir ?
A partir de lundi, les sages-femmes sont en noir dans les maternités. C’est du moins ce qu’elles ont annoncé vendredi dans un communiqué de presse qui prévient de l’imminence d’une semaine noire dans les maternités. Pas de panique, les sages-femmes sont des professionnelles responsables, elles ne prendront pas les patientes en otage et de toute façon, la loi ne les y autorise pas puisqu’elles sont en grève mais assignées d’office. Mais les médecins pourraient peut-être faire les frais de leur humeur noire. En effet, certaines n’hésitent pas à dire que puisque l’autonomie des sages-femmes n’est pas reconnue en l’état du débat, eh bien, elles vont ne plus être autonomes justement.
Pour mémoire, ces professionnelles de la périnatalité assurent 80% des accouchements seules et quand il n’y a personne pour réanimer un nourrisson, devinez qui s’y colle (le plus souvent avec succès) ? Mais cette semaine, à la moindre décision à prendre sur un suivi « normal », certaines pourraient bien décider d’appeler le médecin de service, quelle que soit l’heure et même – surtout ? – la nuit puisque, bien que profession médicale, elles « ne sont pas reconnues capables d’autonomie » sur la gestion des grossesses physiologiques. Bref, va y avoir de l’ambiance ! Du moins tant que la sanction n’est pas brandie en éteignoir du droit de grève. Un argument hélas redoutable mais les sages-femmes comptent bien que les actions menées sur ce point permettront de démontrer – si besoin était – à quel point elles sont pourtant autonomes. La garde meurt mais ne se rend pas ?