Alexandra Duarte était enceinte de 19 semaines quand elle a fait une fausse couche. Après avoir perdu son bébé, la jeune femme a dénoncé la réaction de son employeur à l’annonce de sa grossesse. Le Boston Globe rapporte que la jeune femme qui travaillait déjà 40 heures par semaine, a dû travailler 50 heures par semaine, sous peine de perdre son travail. Si les réglementations concernant les femmes enceintes en France sont claires, aux Etats-Unis, la législation est pauvre à ce niveau. Et d’autres jeunes femmes ont déjà souffert de leurs conditions de travail pendant leur grossesse.
Obligée de choisir entre son travail et sa grossesse
Alexandra Duarte est employée dans une entreprise de nettoyage et doit toute la journée transporter le linge, qui peut être lourd. Un métier qui n’est pas vraiment conseillé lorsqu’on est enceinte. C’est pour cela qu’elle avait demandé à son employeur d’alléger son planning. Mais l’homme a pris la décision inverse, la surchargeant de travail. Rien ne prouve que c’est cela qui a été la cause de sa fausse couche. Mais pour la jeune femme, c’est plutôt clair. Effectivement, après avoir travaillé pendant plus de 10 heures elle a commencé à ressentir des douleurs dans le ventre et a fait une fausse couche seulement quelques jours après.
La jeune femme a tenu à raconter son histoire pour que les choses changent. Elle a avoué qu’après sa fausse couche, elle avait eu l’impression d’avoir « choisi entre son travail dont elle avait besoin et sa santé et celle de son bébé ».
La faible protection des femmes enceintes
Un nouveau témoignage qui pointe du doigt le manque de protection des femmes enceintes aux Etats-Unis. Quels que soient leur travail et leur place dans la société, certaines femmes éprouvent des difficultés à gérer leur travail et leur grossesse. Et la sénatrice du Massachusetts, Ellen Story, compte bien combattre ce problème et plus généralement la discrimination dans le travail envers les femmes. Elle a déjà déposé une loi appelée Pregnant Workers Fairness (en français l’équité pour les femmes enceintes qui travaillent). Une loi qui permettrait aux femmes enceintes d’avoir le droit de travailler assise, plutôt que debout, d’aménager leurs heures de travail ou encore d’avoir droit à plus de pauses. Des aménagements qui sont déjà en cours en France où le service Santé au Travail fait souvent oeuvre de médiation pour trouver avec l’employeur des alternatives aux salariées enceintes. Lesquelles disposent aussi de la possibilité d’un arrêt de travail pathologique quand l’aménagement ou le reclassement momentané n’est pas possible.