Ah ces westerns avec accouchement en siège catastrophe et jeune premier veuf inconsolable ! Qu’on le veuille ou pas, ça nous a super impressionnées et, quand bébé va pointer son nez, l’idée d’un « siège » nous terrifie… Pourtant tout se passe bien grâce à un protocole bien ficelé et bien rodé. Explications.
Pourquoi certains bébés se présentent par le siège ?
C’est sûr, la position la plus fréquente, c’est la tête en bas, les pieds en l’air. Quand bébé présente ses fesses en premier, c’est une naissance par le siège, voire même en siège complet quand bébé est assis en tailleur (déjà ???) et en décomplété lorsqu’il est en position détendu, la pointe des pieds en avant….
Le siège, c’est la position la plus courante pendant la grossesse, puis, au fur et à mesure que l’accouchement se rapproche, la quasi-totalité des bébés (95%) se retournent, c’est ce que les médecins appellent une « version spontanée ». Inutile de s’inquiéter : le non retournement du futur bébé ne cache pas forcément une pathologie, c’est juste lié à une forme particulière de l’utérus parfois, à la position du placenta, à la présence de fibromes… Ou parce que la nature l’a décidé sans qu’il y ait de raison particulière. Rien de grave.
Est-ce que j’aurais d’office une césarienne si bébé est en siège ?
L’accouchement par voie basse est tout à fait possible… en principe. Mais la tendance des parents à porter plainte à la moindre complication, certains médecins ne veulent plus prendre de risques, et beaucoup (pour ne pas dire la plupart) des présentations par le siège font l’objet d’une césarienne, bien qu’aucune recommandation des autorités de santé ne l’impose. Le bon côté, c’est que cela permet d’éviter les complications, certes très rares, mais qui peuvent être graves pour le bébé. Néanmoins, certains sièges permettent un accouchement par voie basse à certaines conditions.
Quelles sont ces conditions ?
Une radio pelvimétrie doit avoir été réalisée afin de savoir si la taille du bassin permet ou non le passage du bébé. Il faut aussi avoir des mesures très précises du fœtus pour que le médecin estime la situation au mieux. Avec un gros bébé, la césarienne est le plus souvent proposée. Idem si la maman est très menue, avec un bassin très étroit. De même, vous n’accoucherez jamais par le siège par surprise : l’équipe médicale doit vous avoir informée et vous devez donner votre consentement à un accouchement par voie basse par le siège. Et cela n’exclu pas pour autant le recours à une césarienne en urgence au cours de l’accouchement.
Ne vaut-il pas mieux une césarienne si bébé est en siège ?
C’est le médecin qui le décide en fonction de son diagnostic. Mais il ne faut pas oublier qu’une césarienne n’est pas un acte sans risque. Cela reste un geste chirurgical, avec des complications possibles et laisse un utérus cicatriciel ensuite qui peut avoir des conséquences sur les accouchements suivants. En général, le médecin choisit la solution la plus sécurisante.
Peut-on essayer d’inciter le bébé à se retourner ?
Oui, nous avons toutes entendues parler de manœuvres externes, en général pratiquées vers la 37 SA si bébé est toujours en siège et à condition de que le fœtus ne souffre pas d’un retard de croissance et que vous n’avez pas un placenta inséré bas dans l’utérus.
Si vous êtes Rhésus négatif, une injection de gamma-globulines sera nécessaire avant la manœuvre. Toutes ces précautions et/ou contre-indications seront passées au crible avant que l’équipe médicale n’essaye de retourner le bébé en exerçant une pression sur votre ventre. Pas de panique, cela n’est pas douloureux mais ça peut être assez désagréable à vivre, il faut le reconnaître.
L’équipe médicale ne s’obstinera pas si ça ne marche pas, donc la manœuvre ne durera pas plus de quelques minutes. Un monitoring sera nécessaire avant la manœuvre et après, pour vérifier l’absence de souffrance fœtale.
Remerciements au Dr Thierry Harvey, gynécologue-obstétricien à la Clinique des Diaconnesses de Reuilly.