Avant de tomber enceinte, je ne m’étais jamais posé la question. L’allaitement m’a toujours semblé quelque chose d’extrêmement naturel, de normal. Cela dit, me concernant, j’ai été un bébé biberonné comme on dit. Je n’avais donc aucun préjugé sur le biberon. Chacun fait comme il veut. Mais moi, Coralie, créatrice du blog I am Une Maman, j’ai choisi l’allaitement.
J’y ai réfléchi sérieusement pendant ma grossesse
Autour de moi, aucune femme n’avait allaité. Celles qui avaient essayé n’avaient pas réussi. Tout le monde a alors tenté de m’avertir : l’allaitement allait être compliqué et douloureux. Mon entourage m’a aussi prévenue que je n’aurais peut-être pas suffisamment de lait ou qu’il ne serait pas assez nourrissant pour alimenter mon tout-petit. C’est ce qui est arrivé à la sœur d’une amie… C’est arrivé aussi à une copine… Sans vraiment chercher à me décourager, mais presque.
Vivant en Espagne, nombreuses sont les mères à allaiter. Elles ne se posent pas de questions, elles n’ont pas peur. Pendant les cours de préparation à l’accouchement, je n’ai jamais entendu le mot biberon, ni même le mot choix d’ailleurs. Pour toutes ces futures mamans, l’allaitement est simplement la continuité de la grossesse. Elles allaiteront, c’est sûr. Un mois, trois mois, des années. A elles de choisir.
A la naissance de ma fille
Ma fille est née. Elle n’a pas pleuré, elle a juste regardé partout autour d’elle. Je l’ai posée sur mon ventre. La petite avait faim. Son regard au cours de notre première tétée, en plein été, a fait de moi une maman. Sa maman. Une évidence est elle aussi née : ce lien entre elle et moi durerait longtemps. Ce fut tellement simple en réalité ! Toutes mes peurs se sont envolées. Certaines sages-femmes ont essayé de me convaincre que mon enfant passait trop de temps au sein ou pas assez. Qu’il dormait trop ou pas assez. Puis, j’ai commencé à ressentir quelques douleurs au téton. Je me crispais. Plus mon corps se tendait, plus j’avais mal.
Un jour, à la maternité, une infirmière est entrée dans la chambre. Lou pleurait, elle ne voulait pas prendre le sein, mais ça faisait 3 heures… Elle avait un biberon dans la main. Alors je lui ai dit : « Non » ! L’infirmière s’est énervée et a vidé un peu de lait sur le visage de ma fille et sur mes seins « pour l’appâter ». Ce geste m’a semblé tellement violent. Lou pleurait alors de plus belle. Je lui ai demandé de partir. J’ai essuyé doucement le visage de mon bébé et je l’ai collée contre moi en la berçant calmement. Je lui ai dit qu’elle mangerait quand elle aurait faim. Et que jamais plus je ne regarderais ma montre. Je lui ai reproposé mon sein qu’elle a pris immédiatement. Je me suis alors totalement abandonnée à ce moment. J’ai relâché tous mes muscles et je l’ai laissée faire en contrôlant sa position et sa bouche. Elle avait toute l’aréole dans la bouche. Elle avait l’air tellement bien. J’ai soudain oublié ces petites douleurs.
La pesée de Lou
Elle avait pris du poids au lieu d’en perdre. Moi j’avais de moins en moins mal. Je me préparais des compresses imbibées de mon lait ou de crème. J’avais décidé de ranger ma montre, définitivement. Puis, le personnel médical nous a autorisées à rentrer chez nous. Aujourd’hui, Lou est mon petit bouddha, plein de plis et pleine de vie ! Depuis sa naissance, elle tète lorsqu’elle en ressent le besoin. Je l’allaite à la demande et aux signes d’éveil, et cela, autant que je peux. Je pense que le secret, c’est de le vivre aussi simplement que ça l’est en réalité. Sans contrainte de temps. Qui mieux que mon enfant peut savoir lorsqu’il a besoin de téter ? Peu importe si c’est par faim ou par amour.
Chaque tétée devient un beau souvenir. Ces tétées contribuent à renforcer ce lien magique, unique et fort qui nous unit, juste elle et moi de la plus belle des manières qui soit. J’aime allaiter ma fille. J’aime ce corps à corps, ce partage incroyable, cette confiance aveugle l’une envers l’autre. J’aime ce moment qui n’appartient qu’à nous, cet instant qu’elle ne partagera avec personne d’autre. Elle n’est plus dans mon ventre mais elle est sur mon ventre, contre mon cœur, contre ma peau, les yeux dans les yeux.
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