Aucune femme ne s’y résout vraiment de bon cœur mais parfois, quand la poursuite de la grossesse semble impossible, il faut prendre cette décision. Et autant connaître le cadre légal de l’intervention volontaire de grossesse.
Un délai très court
Le délai pour effectuer une IVG dépend de chaque pays. En France, l’interruption volontaire de grossesse peut être réalisée jusqu’à la fin de la 14e semaine de d’aménorrhée (depuis les dernières règles), ce qui correspond à la fin de la douzième semaine de conception. Le délai est court, donc, dès la décision prise il faut consulter sans tarder son médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme qui, outre les informations indispensables sur la procédure vous délivreront aussi une attestation de consultation.
Depuis la réforme de 2016, le délai de réflexion de sept jours a été supprimé, néanmoins le praticien vous proposera un entretien avec un psychologue, facultatif si vous êtes majeure mais obligatoire pour les jeunes femmes enceintes. A savoir si vous êtes encore mineures, vous n’avez pas besoin de l’autorisation de vos parents pour décider d’avorter mais vous devrez être accompagnée dans votre démarche, et lors de l’intervention, par un référent adulte de votre choix.
Médicamenteuse ou instrumentale, peut-on choisir ?
Si l’intervention est programmée avant la fin de la 7e semaines après les dernières règles (fin de la 5e semaine de conception), l’IVG peut être médicamenteuse ou chirurgicale. Après cette date butoir et jusqu’au terme du délai autorisé (ndlr, 14e semaine après le début des dernières règles), l’IVG ne sera qu’instrumentale. La décision de la méthode est prise par le professionnel de santé au cas par cas : en effet, certaines situations peuvent être contre-indiquées pour une IVG médicamenteuse, l’obésité notamment.
Une fois votre demande confirmée, vous devrez signer un consentement auprès du gynécologue-obstétricien (ou de la sage-femme en cas d’IVG médicamenteuse puisque cette profession de santé est aujourd’hui autorisée à pratiquer les IVG médicamenteuses) qui interviendra. Une fois le consentement signé, des dates de rendez-vous vous seront proposées pour l’intervention.
Comment se passe l’IVG médicamenteuse ?
Cette méthode peut être pratiquée à l’hôpital ou en clinique ou dans un centre de planification familiale, mais aussi au cabinet du médecin s’il a signé une convention spécifique avec un établissement de santé. Parfois, sous certaines conditions, l’IVG médicamenteuse peut être pratiquée chez soi.
L’IVG se passe en deux temps : un premier médicament est pris par voie buccale en présence du médecin ou de la sage-femme. Ce médicament a pour effet de bloquer l’action de la progestérone, hormone nécessaire au maintien de la grossesse. Ensuite, vous prendrez un second médicament, lors d’une nouvelle consultation (ou à la maison) 36 à 48 heures après l’ingestion du premier médicament, afin de provoquer l’expulsion de l’œuf.
Comment se passe l’IVG instrumentale ?
Tout d’abord, la consultation d’anesthésie est obligatoire. Cette anesthésie peut être locale ou générale. L’obstétricien intervient ensuite pour aspirer l’œuf et vérifier qu’il ne reste aucun débris. Vous serez hospitalisée juste quelques heures.
Et après ?
Trois semaines au plus tard après l’IVG, une consultation de contrôle est obligatoire afin de vérifier que l’œuf a bien été expulsé dans sa totalité ainsi que le placenta et pour envisager une contraception efficace, afin d’éviter le renouvellement de cette intervention d’urgence, toujours un peu traumatisante.