J’ai 29 ans, et j’ai donné naissance à mon premier garçon, Matthieu, il y a six mois.
Anxieuse de tempérament, et relativement douillette, j’ai toujours appréhendé ce que serait mon accouchement, une peur alimentée par toute l’image anxiogène qu’on nous en donne parfois – douleur, lenteur…Dès mon troisième mois d’une grossesse tranquille et heureuse, je commençai à m’intéresser aux diverses techniques qui m’étaient proposées.
Une technique apaisante
Très attirée par tout ce qui est « naturel », j’ai toujours été rebutée par la surmédicalisation de la grossesse. C’est donc ravie que j’ai découvert la possibilité d’accoucher sous-hypnose. Après renseignement, j’ai pris rendez-vous dans un hôpital parisien qui proposait cette méthode, pour rencontrer la sage-femme qui m’accompagnerait jusqu’au jour-J. Une femme charmante qui en deux mots m’explique les grands principes de la technique : des séances très brèves – environ dix minutes, dès le quatrième mois, durant lesquelles j’apprendrais à dissocier mon esprit de mon corps dans le but de mieux gérer la douleur. Autre point qui me séduit tout de suite : l’implication du papa dans l’accouchement, qui est le relais de ma sage-femme pour me rassurer et me guider de sa voix familière pendant le travail.
Cette initiation effectuée, les mois passent, lentement, rythmés par mes rencontres régulières avec Annie, ma sage-femme. J’apprends au fur et à mesure à contrôler mon esprit, à prendre mes distances avec mes sensations corporelles. Plus simplement, il s’agira le jour de mon accouchement de repenser à un souvenir heureux – mes vacances ou mon mariage, afin d’oublier mes contractions et ma douleur. Nous enregistrons nos séances sur mon téléphone afin que je puisse les réécouter toute seule à ma maison. Je suis de plus en plus en confiance avec Annie qu’au sixième mois je considère presque comme une amie.
Un accouchement sous contrôle
8 mois et demi : mon petit bout décide de pointer le bout de son nez. Perte des eaux, premières contractions, et mon conjoint et moi filons jusqu’à l’hôpital. Annie m’y attend, souriante comme toujours, et me rassure d’emblée d’un « Vous êtes préparée, ça va aller ! ». Le travail commence : je pense à mes séances d’hypnose et répète dans ma tête les phrases que je me suis entraînée à dire pendant six mois. Je repense à ces vacances au Canada de l’été dernier, ou tout simplement à moi dans mon lit douillet, et les contractions se font moins douloureuses. Au point que les heures passent sans que je m’en rende compte, bercée par les mots d’Annie et du papa, et, neuf heures plus tard, mon petit homme est là.
Avec le recul de ces six mois, je ne regrette pas le choix de l’hypnose, qui m’a à la fois permis d’accoucher sans trop de douleur et de garder le contrôle des événements de la première à la dernière minute. Je le conseillerais à toutes les femmes qui me lisent et qui veulent éviter le recours systèmatique à la péridurale.