Mariée depuis 8 ans à mon homme, nous avons débuté la PMA (Procréation Médicalement Assistée) il y a maintenant 10 ans. Quel combat fut le nôtre ! Un long parcours semé d’embûches, d’épreuves, de doutes, de douleurs, de découragement, d’échecs, de peines, de courage.… mais aujourd’hui, ça y est : je suis enfin maman.
Subir des batteries d’examens
Le parcours du combattant commence pour nous avec tous les examens pour établir un diagnostic : bilans sanguins, échographies, hystérosalpingographie, cœlioscopie… Et le verdict tombe, je n’ovule pas, mes ovaires sont polykystiques. Il est alors temps pour moi de démarrer les traitements. Ces derniers commencent et avec eux l’espoir est là… Dans un premier temps, nous mettons en place une stimulation ovarienne par voie buccale puis par voie injectable. Les rapports programmés arrivent, difficile de transformer cet échange amoureux en devoir de procréation ! Je le vis mal. Plusieurs cycles, plusieurs échecs… C’est pour moi le début des désillusions.
Toute cette pression
Les nerfs à vif, je suis face à la pression de mon entourage qui attend que ma famille s’ agrandisse. Puis tout est passé à la vitesse supérieure, nous avons débuté le protocole FIV. Pour nous c’était la méthode miracle. Toute notre vie a gravité autour des traitements et des rendez-vous médicaux. Première FIV, nouvel échec… Jamais nous n’avions imaginé que cela ne marcherait pas. On pleure, on doute, on s’ aime. La PMA fragilise et sépare certains couples mais pour nous, cette épreuve a cimenté notre amour. Nous nous aimons désormais encore plus fort.
Attendre, attendre, attendre
Ce qui est difficile avec les traitements pour l’infertilité c’est que l’on doit toujours attendre avant d’en attaquer un nouveau. Attendre un nouveau cycle, attendre que les ovaires aient été assez au repos. Ce n est pas comme lorsqu’on attrape une angine et que l’on débute le traitement dès que le médecin vous donne l’ordonnance. Là, il faut de la patience. ..beaucoup de patience !
Et puis le pire arrive, les deuxième et troisième FIV défilent comme les échecs. Je vis alors ma stérilité comme on vit un deuil : le déni, la colère, la tristesse, l’acceptation… Ces proches qui ne savent pas comment vous aider,vous conseillent de ne pas y penser… Mais on ne peut pas faire autrement. Et puis il n’y a bien que ceux qui n’ont pas été confrontés à ce combat qui peuvent donner ce genre de conseils. Il faut subir pour comprendre. Mon mari, lui, souffre de me voir subir les traitements et tous ces gestes médicaux. Il veut tout stopper, d’autant que nous avons obtenu l’agrément pour une adoption. Mais moi j’ai besoin de souffler, de penser à autre chose.
Recommencer, encore
Au bout de deux ans j’ai alors besoin de recommencer. Je ne veux pas arrêter le combat sans aller jusqu’au bout, je ne veux pas avoir à me demander pour toujours si une dernière FIV aurait peut-être marché. Bien que réticent, mon mari me comprend et me soutient comme toujours. Cette dernière chance on l’appréhende forcément, on vit avec un couperet au dessus de la tête. L’issue du combat est proche : en cas d’échec il faudra tourner la page définitivement.
Ma dernière chance
Pour cette dernière tentative, nous décidons de changer de centre. Contre toute attente, je pensais que cela serait plus difficile psychologiquement. Ce sont en fait les 48 dernières heures avant le verdict qui ont été les plus dures. Nous étions comme des lions en cage, incapables de se concentrer sur quoi que ce soit. C’est mon mari qui est allé chercher les résultats. .. et là, ô miracle, c’était enfin positif. Positif ! Oui ! Vous imaginez ! Je n’ai pas pu réagir, j’ai pleuré, on a pleuré. Je n’ai pas voulu me réjouir trop vite, par peur que la descente ne soit trop difficile.
Nous avons donc attendu la première échographie avec impatience et beaucoup beaucoup d’angoisses. Et puis le soulagement est arrivé ! L’échographie s’est bien passée.. Tellement bien passée que nous avons vu deux petits cœurs battre. Vous vous rendez compte ? La consécration ! C’est comme si la nature nous récompensait d’avoir traversé toutes ces épreuves. Une revanche sur la vie. Une vraie. Merci.
Après quelques petites frayeurs durant la grossesse, il est prévu que mes deux minis pousses (un garçon et une fille) pointent le bout de leur nez par césarienne. On a trop trop hâte. Même si la route a été longue, j’ai tourné la page PMA, refusé de laisser ce parcours faire de l’ombre à mon bonheur, je profite à fond de ma grossesse. Bientôt, ils seront là, on a tellement d’amour à leur donner. Ne baissez pas les bras les filles. Ne lâchez jamais. Même si le parcours est long et compliqué, accrochez-vous et ne cessez jamais d’y croire.
Ton histoire est touchante et je pense qu’elle semblable à la mienne. Moi aussi, je suis maman d’un garçon de 3 ans aujourd’hui grâce à un parcours PMA que j’ai réalisé dans un centre à Kiev. Même si mon mari et moi on savoure notre joie, il faut reconnaître que les choses ne furent pas faciles dans un pays qu’on ne connaissait pas.