On le sait quand on attend un enfant, il faut faire attention à de très nombreuses recommandations. Entre les aliments à bannir et les situations à risque à éviter, c’est un véritable casse-tête pour suivre toutes ces indications. Emily Oster, une mère de famille et statisticienne a décidé de passer en revue une grande partie de ces recommandations et il semble que le mot d’ordre soit « la nuance ». Passage en revue de ses conclusions.
Les études scientifiques sur les femmes enceintes et les bébés sont à prendre avec précaution
Emilie Oster a pris la décision de vérifier scrupuleusement les diverses recommandations vis-à-vis des femmes enceintes et des jeunes mamans quand elle a découvert une liste immense de recommandations. L’universitaire américaine a donc épluché les publications scientifiques pour vérifier si oui ou non ces recommandations toujours aussi nombreuses étaient de l’ordre de la preuve scientifique ou de l’idée reçue. En effet, les études scientifiques ne sont parfois pas menées dans de bonnes conditions et les conclusions peuvent être biaisées par de nombreux facteurs (trop petits échantillons, facteurs de risque non pris en compte etc…). Les résultats de ses enquêtes ont d’ailleurs fait l’objet d’un livre paru en 2014 et qui a été traduit dans de nombreuses langues.
Recommandations : attention à l’absence de preuves
Dans son ouvrage, Emilie Oster égratigne quelques idées très ancrées. Manger des sushis par exemple est fortement déconseillé en raison du risque de listéria. Mais Emilie Oster précise que ce risque est le même chez n’importe quelle personne. De même, elle souligne que si la prise de grandes quantités de café pendant la grossesse n’est pas souhaitable, il n’y a en revanche aucune preuve qui indique qu’une consommation modérée soit dangereuse. Le jardinage en revanche est bien contre indiqué en raison du risque de contracter la toxoplasmose. Des preuves solides étayent également le risque néfaste du tabagisme. Là où les conclusions d’Emilie Oster ont provoqué une vive polémique concerne le passage sur la consommation d’alcool. Si elle valide le fait qu’une consommation élevée d’alcool provoque de graves problèmes, elle est en revanche plus septique en ce qui concerne les faibles quantités d’alcool, pointant qu’il n’y ait aucune preuve solide à ce jour sur ce sujet. Pourtant les autorités sanitaires le répètent constamment : le zéro alcool est important pendant la grossesse car l’absence de preuve ne veut pas dire absence de risques.
L’année prochaine sortira un livre consacré cette fois-ci aux bébés. Elle y listera et vérifiera toutes les recommandations comme la vaccination, le sommeil des touts petits etc… On sait déjà qu’elle parlera de l’allaitement et de ses bienfaits puisque selon elle, si les bienfaits de l’allaitement sur l’eczéma ou les diarrhées sont confirmés, en revanche les études mettant en avant les bienfaits sur l’obésité ou le QI ne sont absolument pas prouvés.