Confier ses enfants à une baby-sitter c’est un geste de confiance, car au fond on ne sait jamais sur qui on va tomber. Cependant, la vie fait parfois bien les choses, et la nounou que vous avez engagée peut très bien se retrouver à devoir sauver la vie de votre bébé. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à cette famille américaine, leur petite dernière est aujourd’hui en vie grâce à la générosité de leur jeune baby-sitter.
Une jeune femme offre une partie de son foie pour sauver la vie du bébé qu’elle garde
Kiersten Miles, 23 ans, a été engagée par la famille Rosko en tant que baby-sitter le temps d’un été. En dernière année à l’université, la jeune femme avait la charge des trois enfants : Mattea 7 ans, Trey 5 ans et Talia 9 mois à l’époque. C’est avec la petite dernière, Talia, que Kiersten a formé un lien particulier. En effet, à 2 mois, on a diagnostiqué à Talia une atrésie des voies biliaires. Les voies biliaires sont en fait obstruées et la bile ne peut plus être évacuée : elle est stockée dans le foie et finit par être toxique pour celui-ci. Cette maladie réduit l’espérance de vie de l’enfant à seulement quelques années si elle n’est pas traitée rapidement. Cette maladie rare touche 1 nourrisson sur 18000 en Europe et est la première cause de transplantation du foie chez l’enfant. Talia a donc subi une première opération appelée l’intervention de Kasai. Celle-ci ayant échoué, la petite s’est retrouvée sur une liste d’attente pour une transplantation. C’est alors à cette époque que Kiersten et Talia se sont rencontrées. Après avoir gardé quelques semaines les enfants de la famille Rosko, Kiersten est devenue curieuse quant à la condition de Talia et a fait des recherches. Elle s’est rendu compte qu’il était possible de donner une partie de son foie de son vivant et elle a décidé de faire les tests de comptabilité et d’en parler aux parents de l’enfant. Ces derniers ont d’abord été réticents.« Je voulais être sûr qu’elle comprenne que ce n’était pas comme donner son sang… Que c’était une chirurgie importante et qu’elle devait en parler avec sa famille d’abord. Elle nous a dit qu’elle en avait déjà parlé avec sa mère et qu’elle était prête à le faire », a confié Farra Rosko au site d’actualité américain Today. « Elle était très confiante dans le fait que c’était quelque chose qu’elle voulait faire ». Même le fait de découvrir qu’elle ne pourrait plus être donneuse par la suite n’a pas empêché Kiersten de continuer sur sa lancée. « Je n’ai pas hésité à donner du tout ». Et le miracle s’est produit puisqu’il s’est avéré que Kiersten était compatible avec la petite Talia.
Après une opération de 14 heures à l’hôpital universitaire de Philadelphie et à l’hôpital des enfants de Philadelphie, Talia et Kiersten sont maintenant liées à vie par la générosité de la jeune femme. Toutes les deux vont bien et se sont totalement remises de l’opération. Pour la famille Rosko, Kiersten n’est plus une baby-sitter mais un membre de la famille puisqu’elle a littéralement sauvé la vie de leur fille. En effet la liste des demandeurs d’organes s’allonge de jour en jour et les organes disponibles sont rares, notamment pour les nourrissons. En France il faut savoir que plus de 22000 patients, dont des enfants, sont en attente d’une greffe d’organes. Et sur les 1322 greffes de foie réalisées en 2016, seules 5 greffes ont été réalisées grâce à des donneurs vivants (chiffres issus de la Fédération des Associations pour le Don d’Organes et de Tissus humains).
A savoir que depuis la loi de bioéthique de 2011, en France les dons d’organes de donneurs vivants sont autorisés pour des personnes apparentées ou des personnes pouvant prouver un lien affectif étroit et stable depuis au moins 2 ans. Outre le foie, on peut donner un rein de son vivant.