
Pour certaines femmes, l’accouchement est une expérience traumatisante qui peut se solder par un stress post-traumatique (SPT). Selon une étude, la plupart des femmes sont angoissées à l’idée d’accoucher.
Qu’est-ce qu’un stress post-traumatique ?
Selon la Classification Internationale des Maladies (CMI), un stress post-traumatique (SPT) est une réaction à une situation ou à un événement stressant (de courte ou de longue durée). Généralement, l’événement est revécu dans les souvenirs par différents chemins : cauchemars, manque de concentration, attitude d’évitement des situations pouvant amener à revivre la même chose autrement dit une hypervigilance face à ces faits. Mais lorsque la grossesse est elle-même le traumatisme, comment faire ?
Quand l’accouchement est une angoisse
Lorsqu’un SPT est provoqué par l’accouchement, il faut alors le traiter le plus vite possible afin d’éviter les difficultés psychologiques chroniques. Pour 41 % des femmes, mettre au monde un enfant est une situation qui les angoissent. Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques ont demandé à 340 femmes d’origine belge si elles avaient été angoissées d’accoucher, une semaine après que cela se soit passé, et ensuite à 229 femmes la même chose six semaines plus tard. Résultats ? La plupart des femmes avaient toutes eu peur d’accoucher après une semaine, 22 à 24% avaient les symptômes d’un SPT (selon les dires de la Traumatic Event Scale et l’Impact of Event Scale-revised) mais seulement 0,3 à 5,5% avaient sûrement un SPT, selon les chiffres indiqués par le Journal International de Médecine. Six semaines après l’accouchement, 13 % à 20 % des femmes présentaient encore des symptômes et le diagnostic de SPT pouvait être posé chez certaines (de 0 à 4% des cas) . Le symptôme le plus commun à une semaine est la reviviscence (ndlr, réapparition d’un souvenir) tandis qu’à six semaines 10 % des femmes souffrent d’hypervigilance.
Il faut en parler
Certaines situations sont plus à risques de SPT, et notamment le fait d’accoucher dans une maternité qui dispose d’une unité de soins intensifs néonatale : la première semaine après l’accouchement, ces femmes ont plus de risques de présenter un ou des symptômes de SPT ; à la 6ème semaine, si ces mêmes jeunes mamans se souviennent qu’elles ont pu interagir avec la sage-femme et lui poser des questions, l’apparition des symptômes de STP est diminuée de 10 %.
Selon l’étude, certains profils sont plus à risques de SPT : avoir vécu l’accouchement comme un moment traumatisant, disposer de faibles revenus, avoir subi des complications obstétricales et présenter des antécédents psycho/psychiatriques, augmente de 28% le risque de symptômes de STP. A contrario, l’accouchement physiologique permet de réduire de 88 % les risques de présenter des symptômes de STP à la 6ème semaine. Le point positif qui conclut cette étude, c’est que les femmes parviennent en général à surmonter leurs émotions négatives en six semaines après l’accouchement. Et que plus l’équipe médicale les aura laissées libres de vivre leur accouchement à leur rythme et selon leur ressenti (ndlr, une absence de protocole appelée accouchement spontané dans l’étude), moins elles manifesteront de séquelles psychologiques.
Bien évidemment, plus les jeunes mamans seront entourées par une sage-femme après l’accouchement afin de pouvoir parler de leur vécu et de leur ressenti, plus le risque de voir perdurer les symptômes d’un SPT s’éloigne. Une vraie incitation à ne pas zapper les visites du post-partum, afin d’oublier le ressenti négatif de son accouchement et pouvoir préparer un prochain accouchement sereinement. De même qu’aucune grossesse ne ressemble forcément à une autre, aucun accouchement compliqué n’est condamné à se dérouler de manière identique au précédent, sauf dans de rares cas.
En parler avec sa sage-femme permet de prendre de la distance et d’envisager plus sereinement une prochaine grossesse.