
De nombreux parents affirment ne pas avoir confiance dans les vaccinations recommandées pour bébé. La raison ? Les effets secondaires dus à certaines valences présentes dans les composants. Et voilà qu’une étude, publiée dans le Lancet en 1998 et avancée par le Dr Andrew Wakefield, est venue mettre encore un peu plus d’huile sur le feu. Celle-ci a suggéré que la vaccination Rougeole-Oreillons-Rubéole (ROR) aurait un lien avec l’autisme…
Bien que cette étude n’ait jamais été confirmée, les médias n’ont pas hésité à relayer l’information. Ce qui a jeté un véritable malaise, diminuant encore un peu plus la confiance entre le patient et le professionnel de la santé. Suite à cela, une véritable baisse de la couverture vaccinale a été constatée, comme le montre le Journal International de Médecine. En effet, il est dit qu’en Écosse, le taux de couverture vaccinale à 2 ans est passé de 95% en 1997 à 87% en 2001 (Ndlr, pour assurer une couverture vaccinale suffisante, il faut un taux de 90%). Une information médiatisée qui a jeté un grand froid… C’est à partir de 2012 que les taux sont revenus à la normale.
Des parents indécis
Si les parents se posent pas mal de questions face à la vaccination c’est surtout parce que le vaccin peut avoir des effets secondaires néfastes, mais aussi en raison de sa composition, du stress immunitaire qu’il peut procurer et de son lien supposé, mais pas avéré, avec l’autisme. Et si toutefois ils l’acceptaient, ils préféraient la retarder au moment de l’entrée à l’école, moment où le risque de contracter la rougeole, les oreillons ou la rubéole est plus élevé, en raison de la socialisation plus large de l’enfant. Outre le fait que ce vaccin puisse avoir éventuellement un lien de causalité avec l’autisme, de nombreux parents ont refusé la vaccination de bébé afin qu’il puisse développer son système immunitaire. Oui, mais et les épidémies ?
Et si l’étude de 1998 s’était trompée… ?
Cette controverse scientifique, qui dure depuis plus de 15 ans, a été infirmée en avril 2015, dans une étude parue dans la revue scientifique américaine de référence Journal of the American Medical Association (JAMA). Une étude rétrospective qui a analysé plus de 95 000 enfants durant plus de 5 ans. Parmi eux, certains avec des frères et sœurs atteints du handicap de l’autisme. Et puisque l’un des facteurs majeurs de ce handicap est la génétique, ces enfants-là avaient plus de risques de naître avec ce handicap.
Les données des analyses ont montré qu’il n’existait finalement aucun lien entre le vaccin ROR et l’augmentation du risque de développer le handicap. Et ce, à n’importe quel âge ou quels que soient les antécédents familiaux. Alors les filles, vous êtes rassurées ?
Quels sont les facteurs de ce handicap ?
En décembre 2015, on apprenait que prendre des antidépresseurs durant la grossesse pouvait accentuer le risque d’autisme chez l’enfant. Mais le simple fait d’en prendre ne conduit pas à l’autisme, évidemment. Ce handicap a des causes multifactorielles, on peut par exemple nommer les antécédents familiaux, l’âge des parents, la dépression, mais aussi les facteurs environnementaux.
Depuis plusieurs années, en France, les cas d’autisme sont en forte hausse. En effet, en 2006, 4 enfants pour 10 000 étaient atteints de l’autisme. Alors qu’en 2015, 100 enfants étaient atteints sur un panel de 10 000 (sources Association Vaincre l’autisme). À peine dix ans après, et on trouve des chiffres qui ont été multipliés par 25 !