Les produits de la mer sont réputés sains et délicieux. Seulement voilà, les mers et les océans sont de plus en plus pollués et les mets en provenance de la mer que nous consommons sont contaminés par de nombreux polluants comme l’arsenic ou le mercure. Une étude menée par Santé Publique France démontre que les femmes enceintes françaises seraient surexposées à ces toxiques. Enquête.
Que dit l’étude de Santé Publique sur les femmes enceintes ?
L’enquête de Santé Publique France s’intègre dans le volet périnatal du programme national de bio surveillance, commandé par les ministères de la santé et de l’environnement. Et malheureusement l’étude confirme les données antérieures : nos océans et nos mer sont polluées et les poissons et crustacés sont contaminés par des substances toxiques comme l’arsenic ou le mercure. Si le taux de contamination varie d’une espèce à une autre (les gros poissons gras comme le saumon sont par exemple plus touchés que les petits poissons type anchois), toute la production maritime est impactée. Ici l’étude s’intéresse à l’imprégnation aux produits toxiques de plus de 4000 femmes enceintes. Pour se faire, de nombreux prélèvements ont été réalisées (urine, sang..) et le résultat est sans appel : toutes les femmes testées ont été exposées au plomb et à l’arsenic et la grande majorité d’entre elles ont aussi été exposées à d’autres métaux toxiques comme le chrome, le cobalt ou le cadmium. Les premiers résultats avaient déjà souligné le fait que les femmes enceintes étaient exposées aux perturbateurs endocriniens, elles sont donc aussi exposées aux métaux toxiques.
Pourquoi les femmes enceintes françaises sont elles particulièrement exposées au mercure et à l’arsenic ?
Pour ce qui est du mercure et de l’arsenic, ce sont les crustacés et les poissons qui sont en cause. La consommation importante de ces aliments peut expliquer cette exposition. En effet les femmes françaises sont plus exposées à ces métaux que les femmes américaines ou les femmes d’Europe centrale car la consommation de produits de la mer est importante en France. Les autres métaux toxiques sont retrouvés dans la cigarette (notre pays compte 30% de fumeurs) mais aussi dans d’autres produits, dont des produits alimentaires.
Alors, enceinte on arrête de manger du poisson ?
Surtout pas ! Enceinte, le poisson cru et les crustacés sont vivement déconseillés, mais le poisson contient une mine d’acides gras essentiels, de vitamines et minéraux indispensables au bon fonctionnement du corps. Il est conseillé de consommer deux fois par semaine du poisson mais il faut veiller à alterner les gros poissons et les petits poissons. L’ANSES (l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation , de l’Environnement et du Travail) liste deux recommandations pour les femmes enceintes et allaitantes et les enfants de moins de 30 mois « éviter à titre de précaution de consommer les poissons les plus contaminés : requins, lamproies, espadons, marlins (proche de l’espadon) et sikis (variété de requin) et limiter la consommation de poissons susceptibles d’être fortement contaminés à 150 g par semaine pour les femmes enceintes et allaitantes et à 60 g par semaine pour les enfants de moins de 30 mois ».