Un petit miracle s’est produit en Pologne nous apprend le Huffington Post. Un bébé né prématuré extrême (né avant ou à 25 semaines) a reçu un rein artificiel pour être sauvé et vivre. On vous raconte l’histoire de ce grand battant.
La maman du petit Kamil a accouché au bout de 25 semaine. Les chances de survie de ce prématuré extrême étaient alors très faibles. Pourquoi ? Son canal artériel ne s’était pas naturellement fermé (c’est souvent le cas chez les prématurés), il a du l’être par médicament.
Le Docteur Wojciech Kowalik, chef de service de thérapie intensive des nouveau-nés à l’hôpital de Legnica dans le sud-ouest de la Pologne, raconte qu’ensuite : « son cœur a failli s’arrêter et que ses reins ont quasiment cessé de fonctionner ». Alors que ce bébé d’à peine 820g avait absorbé 450ml de liquide en trois jours, « il n’avait produit que 50ml d’urine », précise le médecin.
Le rein de la dernière chance
Pour tenter de sauver le petit Kamil, l’équipe médicale a décidé de le brancher à une machine agissant comme un rein artificiel. Il s’agit en fait d’un dispositif thérapeutique qui permet d’assurer de manière temporaire ou définitive les fonctions du rein : élimination des toxines dans le sang, régulation de l’équilibre hydrique… Ce procédé médical est également appelé hémodialyse. Le patient est relié pendant plusieurs heures, 2 à 3 fois par semaine, à une machine dans laquelle va transiter le sang qui va être nettoyé de toutes ses toxines. Cela permet également d’extraire une quantité d’eau non éliminée par le rein défaillant et de réguler les taux sanguins de certaines molécules.
Une autre méthode utilisant la membrane du péritoine, appelée dialyse péritonéale, existe également. Le temps du bon développement de l’enfant, la machine agira comme un rein en filtrant et en nettoyant le sang du patient. C’est le même principe qu’une dialyse, à la seule différence que cette dernière utilise la membrane du péritoine (membrane située au niveau de l’abdomen) au lieu d’une piqûre dans le bras.
Malheureusement, aucun enfant de la taille de ce prématuré extrême qu’est Kamil n’y a survécu par le passé. En effet, cet appareil est conçu pour des bébés pesant au moins 3kg. Et au cours des 10 utilisations, elle n’a malheureusement pu sauver que 5 vies. Mais la volonté de vivre du petit Kamil devait être très forte puisqu’il s’apprête désormais à quitter l’hôpital et pèse aujourd’hui plus de 4kg.
Une organisation humanitaire à l’origine de ce miracle
Le petit Kamil a eu beaucoup de chance. S’il n’était pas né dans cet hôpital équipé de ce rein artificiel, il n’aurait certainement pas survécu. Il doit cette chance notamment à un journaliste polonais, Jurek Owsiak. Il a fondé en 1992 « le Grand Orchestre d’aide festive » (WOSP). Cette organisation humanitaire organise une fois par an une grande fête pendant laquelle il est possible de réaliser des dons. En 23 ans, pas moins de 160 millions de dollars ont été récoltés. Cet argent a permis de financer l’acquisition de 40 reins artificiels qui ont été installés dans différents hôpitaux polonais.