Haya Shahar est désormais la femme la plus âgée ayant accouché en Israël. A 65 ans, elle a mis au monde un bébé par césarienne le lundi 18 mai. Pesant 2,67 kg et en bonne santé, le nouveau-né a vu le jour au centre médical Meir de Kfar Saba. Cette maman a reçu tout le long de sa grossesse le soutien et les soins nécessaires pour la mener à terme, malgré une équipe médicale largement sur la réserve : « Nous ne le recommandons pas ! », avait déclaré le docteur Tal Biron, de ce même centre médical.
« Ne jamais renoncer »
C’est ce message que souhaite passer la « jeune » ou plutôt « nouvelle » maman. Car, d’un enfant, Haya Shahar et son époux Shmuel en rêvaient depuis toujours. Après 46 ans de mariage, ils n’avaient jamais réussi à fonder une famille. C’est grâce à une fécondation in vitro par un don (ou un achat) de sperme que leur bébé a pu être conçu. Une pratique pourtant inaccessible aux femmes de plus de 54 ans en Israël. Le sperme viendrait vraisemblablement de Russie, mais les circonstances de la conception de ce bébé restent néanmoins assez floues. Mais qu’importe le comment, pour cette nouvelle famille israélienne, l’important est que le bébé et la maman sont en bonne santé. D’après les médecins, Haya Shahar serait même en mesure d’allaiter son petit.
Une grossesse à haut risque
Faut-il réellement « ne jamais renoncer » ? Il convient tout de même de rappeler qu’une grossesse tardive représente des risques conséquents pour la maman. La grossesse peut se révéler dangereuse, voire fatale dans certains cas. Comme l’explique la praticienne qui a mis au monde le bébé de Haya Shahar : « Il y a de nombreuses complications potentielles. La grossesse est une charge inutile pour le corps de cette mère ».
Mais outre ce danger pour la mère, les dangers pour l’enfant sont également inquiétants. Les chances de mener à terme une grossesse à un âge avancé sont très faibles. Dans ces cas-là, le bébé a trois fois plus de risques de naître prématuré, voire grand prématuré ou bien d’avoir un poids de naissance trop faible ou un handicap.
Cela n’empêche pourtant pas certaines femmes de poursuivre jusqu’au bout leur rêve de maternité. Haya Shahar devient donc la deuxième femme la plus âgée à enfanter, derrière la championne de monde espagnole Maria del Carmen Bousada de Lara, qui avait accouché de jumeaux à 67 ans. Mais quel sera l’avenir de ces enfants, si leurs mamans ne survivent à la naissance que quelques années ? C’est aussi une question à se poser, surtout si, comme dans le cas de cette maman israélienne, le papa est aussi âgé et qu’il y a pas de fratrie d’âge adulte pour prendre en charge l’orphelin. Peut-on faire un enfant à l’aube de la vieillesse, quelles qu’en soient les conséquences ? Une question qui mérite d’être posée…