L’étude a de quoi inquiéter : pour la première fois, Santé Publique France a pu mesurer la fréquence des cas de syndrome d’alcoolisation fœtale et leurs conséquences et les résultats ne sont pas bons. Encore trop d’enfants naissent avec des problèmes de développement liés à la consommation d’alcool de leur mère pendant la grossesse. Alors enceinte, on suit la règle zéro alcool !
Pourquoi alcool et grossesse ne font pas bon ménage ?
L’alcool est un toxique qui n’est pas filtré par le placenta. Ainsi quand une femme enceinte consomme de l’alcool, le fœtus présente une alcoolémie semblable à celle de sa mère. La consommation même transitoire est dangereuse car l’alcool arrive rapidement dans la circulation foeto-maternelle et agit sur le système nerveux de l’enfant à naître. Au premier trimestre, il peut interférer sur la mise en place du système nerveux ou engendrer des dysmorphies crânio-faciales et au second et troisième trimestre il peut être à l’origine de retards mentaux ou de troubles du comportement. L’alcoolisation fœtale représente la première cause de déficience intellectuelle évitable. Il n’existe pas de seuil à partir duquel les conséquences peuvent apparaître, il est donc essentiel de ne pas consommer une seule goutte d’alcool pendant la grossesse…et de ne surtout pas écouter les conseils non avisés de proches comme « j’en ai consommé et ça n’a rien fait » ou encore « un petit verre, c’est pas dangereux ». L’étude de Santé Publique France montre que 4 femmes sur 10 n’a pas eu accès à une information suffisante lors de sa grossesse, il faut donc renforcer la prévention et cela dès le projet parental et parler plus librement de ce qui est encore un tabou : l’alcoolisation des femmes.
Chaque jour, un enfant naît avec des séquelles liées à l’alcool
L’alcool peut provoquer de nombreux problèmes chez l’enfant à naître. Ces troubles sont appelés signes d’alcoolisation fœtale, si ceux-ci sont nombreux, on parle de syndrome d’alcoolisation fœtale. En France, entre 2006 et 2013 c’est un enfant par jour qui est né en présentant un signe d’alcoolisation fœtale comme un retard de développement. On estime également qu’un enfant par semaine naît avec un syndrome d’alcoolisation fœtale : il présente des problèmes de neuro-développement comme une diminution de la croissance cérébrale. Pire, ces chiffres sont sous-estimés, tant il est difficile de diagnostiquer ces troubles car parfois un seul signe est présent. En France près d’une femme enceinte sur 10 boit occasionnellement pendant la grossesse. Or même occasionnellement, la consommation d’alcool est dangereuse pour le fœtus. Si ce chiffre est en baisse depuis 2010, il reste encore beaucoup trop élevé. On estime que 90 000 enfants pourraient être touchés par des troubles liés à la consommation d’alcool de la mère pendant la grossesse. La journée mondiale de sensibilisation au syndrome d’alcoolisation fœtale se tiendra le 9 Septembre. A partir de cette date, une grande campagne d’information sera lancée intitulée « zéro alcool pendant la grossesse ». Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de Santé Publique France.