Le Lancet, la Bible des professions médicales, vient d’envoyer des fleurs aux sages-femmes : selon l’article paru le 22 juin 2014, faire suive sa grossesse par une sage-femme, c’est le top. On vous explique pourquoi…
Une approche de soin plus humaine
Selon l’article paru dans The Lancet, les sages-femmes ont des approches de soins plus humaines que les gynécologues, qui, eux, sont plus axés sur des soins fragmentés et séparés, centrés sur le diagnostic de pathologies et le traitement. Pour le Lancet, une sage-femme est bien plus qu’une personne présente dans la salle d’accouchement : elle apporte des soins de qualité et pas seulement à la femme enceinte mais à l’ensemble de sa famille ! Normal, la sage-femme coache la future mère avant, pendant et après la grossesse, à l’inverse du gynécologue qui fournit des soins périodiques et ciblés.
Davantage de prévention
Toujours selon la revue médicale The Lancet, on gagnerait toutes à voir les sages-femmes missionnées davantage sur des soins de prévention, incluant contraception et information sur l’avortement. Premier bénéfice selon la revue, une baisse significative (60%) des décès liés à la grossesse et à l’accouchement, tout simplement en réduisant le nombre de grossesses non désirées ou risquées par une meilleure prévention.
Moins d’actes médicaux
La dizaine de chercheurs ayant participé à cette évaluation de la pratique maïeutique n’y va pas avec le dos de la cuiller : ils affirment que « la surmédicalisation de la grossesse menace de plus en plus la vie et le bien-être des femmes et de leurs familles ». Pourquoi ? Parce que le suivi de la grossesse et le déroulé de l’accouchement actuels incluent des protocoles d’interventions non nécessaires telles que l’immobilisation sur la table d’accouchement, l’épisiotomie et le recours à la césarienne. Revenir à un encadrement de la grossesse et de l’accouchement par des sages-femmes reviendrait à privilégier des méthodes moins médicalisées, plus physiologiques et donc moins traumatisantes.
De meilleurs soins moins coûteux
Ça fait maintenant 9 mois qu’elles le répètent à qui veut l’entendre : les sages-femmes ne coûtent pas (assez) cher ! Après cinq années d’études dont la très sélective première année commune aux études médicales, elles ne sont pas rémunérées davantage que les infirmiers D.E. qui ne font que trois années d’études et sont pour l’instant dispensés de la redoutable première année préparatoire aux études médicales. Bien formées, peu coûteuses pour l’assurance-maladie, efficaces pour le suivi et l’empathie envers les femmes : mais qu’est-ce qu’on attend pour déployer davantage la pratique maïeutique, se demande The Lancet qui en rajoute une louche : « Les sages-femmes seraient le meilleur investissement pour assurer des soins de qualité au meilleur coût ».
Des naissances plus naturelles
Selon The Lancet, s’appuyant sur le travail des chercheurs, cela n’a rien d’étonnant car la philosophie maïeutique vise « à optimiser les processus biologiques, sociaux et culturels normaux de la naissance et à réduire les interventions au minimum » alors que depuis des années, et cela au niveau mondial, le suivi de la grossesse et le déroulé de l’accouchement « favorisent l’utilisation de plus en plus fréquente d’interventions obstétricales alors que la majorité des naissances (ndlr, 80% en France) sont à faible risque ». Et The Lancet de citer pour preuve l’exemple du Brésil où 82% des bébés naissent par césarienne dans les hôpitaux privés et plus de 50% dans les hôpitaux publics alors que l’Organisation Mondiale de la Santé estime que le taux de césariennes ne devrait pas dépasser 15% (ndlr, 20% en moyenne en France).
Ne rêvons pas, le monde de la Santé ne va pas faire sa révolution tout seul : désormais informées (merci The Lancet et Cie…), aux femmes de faire leur choix en toute connaissance de cause. Le changement, comme souvent, passera par les mères de famille !