Peut-on donner n’importe quel prénom à notre enfant ? C’est la question qui est posée à la justice française en ce moment. En effet en août dernier, un couple résidant dans la région de Toulouse a choisi d’appeler son fils « Jihad ». Au vu du contexte politique actuel, l’officier d’état civil chargé d’enregistrer le prénom a décidé de le signaler au procureur de la république.
Peut-on prénommer son enfant comme on veut ?
Certains parents rêvent d’un prénom original et peu commun pour leur enfant mais est-ce possible ? Selon la loi française ce sont les parents qui choisissent le prénom de l’enfant. Ils doivent le déclarer à l’officier d’état civil qui l’enregistre. Il n’existe pas de liste de prénoms autorisée en France, vous pouvez donc faire marcher votre imagination. Mais il existe cependant deux cas où l’on peut voir un prénom refusé : si ce dernier est contraire aux intérêts de l’enfant ou s’il usurpe le droit à un tiers de protéger son nom de famille, selon l’article 57 du Code civil. Dans ces cas de figure c’est à l’officier d’état civil de prévenir le procureur de la république qui peut saisir le juge des affaires familiales. Celui-ci peut décider de la suppression du prénom dans les registres d’état civil, et peut, si les parents n’ont pas de nom de rechange, prénommer l’enfant.
Jihad… ça veut dire quoi ?
Ce mot d’origine arabe nous l’entendons fréquemment dans le contexte politique actuel, mais que veut-il dire en fait ? Contrairement aux idées reçues ça ne veut pas forcément dire « guerre sainte » mais plutôt « effort », « lutte », « abnégation » ou encore « résistance » explique Aderrahmane Oumachar, cofondateur du centre toulousain de la spiritualité musulmane. Il précise dans Actu Toulouse qu’il s’agit d’une notion fondamentale de l’Islam qui se traduit par l’effort de faire le bien. Il raconte cependant qu’au vu du climat actuel on peut se poser la question de l’attribution du prénom pour le bien-être de l’enfant.
Quels sont les prénoms interdits ?
La suppression d’un prénom ne serait pas une première en France et une circulaire limitant la liberté du choix des prénoms existe depuis le 28 octobre 2011. Ainsi, que ce soit en France ou à l’étranger, la justice a été plusieurs fois saisie pour supprimer des prénoms pouvant nuire à l’intérêt de l’enfant. On se souvient notamment de la famille Renaud voulant appeler leur fille Megane. Mais il existe un grand nombre d’exemples similaires, des prénoms comme Fraise ou Nutella ont également été refusés en France. En Allemagne, la justice allemande a empêché un couple d’appeler son fils Oussama Ben Laden en 2002. Et aux Etats-Unis c’est Adolf Hitler qui fut interdit en 2009. A noter que ce n’est pas la première fois que le prénom Jihad fait polémique puisqu’en 2012 des parents avaient été condamnés pour apologie du crime pour avoir fait porter un tee-shirt « je suis une bombe » à leur fils prénommé Jihad.
