Une jeune femme de 27 ans, en Belgique, est devenue la première maman à avoir eu un bébé après la restauration de sa fertilité. En effet, ses propres tissus ovariens ont été prélevés et congelés avant sa puberté en raison d’un traitement qui pouvait menacer sa capacité d’enfanter plus tard. La transplantation, une première sur des tissus immatures, fut une réussite comme nous le raconte la revue Human Reproduction.
La capacité des tissus ovariens immatures à produire des ovocytes restait à prouver
Selon l’équipe médicale du Laboratoire de recherche en reproduction de l’hôpital Erasme, il y a déjà eu 35 naissances grâce aux auto-greffes.
Mais pourquoi cette jeune maman est considérée comme la première ? La différence est que, sur les 35 cas précédents, les tissus ovariens avaient été prélevés sur des femmes adultes. Tandis que pour cette patiente, ils ont été congelés avant sa puberté. Ainsi, la capacité, pour ces tissus encore immatures, à féconder était incertaine.
Pourtant, 2 ans après la transplantation, cette maman a pu déclarer une grossesse déclenchée naturellement. En effet, lorsqu’elle a exprimé le désir d’un enfant, les médecins ont décongelé ses tissus ovariens. 4 fragments ont été implantés dans l’ovaire gauche et 11 dans d’autres parties du corps.La jeune femme a donné naissance à un garçon, en pleine forme, en novembre 2014.
Pourquoi ce traitement ?
Cette jeune femme, née en République démocratique du Congo, a été diagnostiquée d’une anémie falciforme à l’âge de 5 ans. Cette maladie est une affection du sang héréditaire créant une anémie chronique et des crises périodiques de douleur et d’autres complications.
Lors de son émigration en Belgique, quand elle avait 11 ans, les médecins ont conseillé une greffe de moelle osseuse. Son frère en était le donneur. Mais, afin d’éviter le rejet de la greffe, un traitement préalable doit être fait (chimiothérapie ou radiothérapie). Cependant, cela peut entrainer un dysfonctionnement des ovaires. Les médecins ont décidé de lui enlever l’ovaire droit afin d’en congelé des fragments.
L’ovaire gauche, défaillant pendant la maladie, a été soigné grâce à un traitement hormonal substitutif.
Ses tissus greffés, 10 ans plus tard, ont réussi à produire des ovocytes matures. Et à donner naissance à un bébé. Magique, non ?