En France, la mortalité maternelle a considérablement baissé depuis plusieurs décennies. Cela est dû à la mobilisation des équipes médicales et au travail en amont de comités d’experts qui permettent de mieux comprendre ces situations complexes pour mieux les prévenir. Un comité national d’experts sur la mortalité maternelle (CNEMM) se réunit régulièrement et fait part de ses conclusions aux professionnels de santé pour toujours mieux les former. Voici les conclusions des dernières séances d’expertise, les points forts abordés et il y a de bonnes nouvelles.
Streptocoque A ou complications après l’accouchement : agir sans attendre
Le comité d’experts souligne tout d’abord dans sa réunion de septembre l’importance d’une prise en charge rapide d’un syndrome infectieux. Quand une femme se plaint d’un syndrome abdominal aigu faisant penser à une infection il faut absolument penser à une prise en charge d’une infection bactérienne au streptocoque A afin d’éviter de perdre du temps dans la thérapeutique. Dans un autre temps, quand une femme développe une complication dans le post partum, il est aussi important qu’elle soit prise en charge dans l’établissement où elle a accouché. En effet, la prise en charge est beaucoup plus efficace quand l’équipe médicale connaît le dossier de la patiente.
Prise en charge de l’hémorragie du post partum : des progrès
L’amélioration des soins au niveau de l’accouchement a permis ces dernières années de faire baisser de moitié la mortalité par hémorragie. S’il reste encore des inégalités de prise en charge sur le territoire, de nouveaux axes de travail doivent permettre de faire encore diminuer le nombre de décès liés à l’hémorragie du post partum. Ainsi les situations à risques doivent être recherchées pendant toute la grossesse. Quand celles-ci sont avérées, toutes les ressources doivent être prévues pour prendre en charge l’accouchement. En cas d’absence d’obstétricien chirurgien, des procédures faisant appel à d’autres chirurgiens doivent être mises en place.
Arrêt cardio-respiratoire : plus une fatalité
L’arrêt cardio-respiratoire est un évènement très grave mais qui n’est pas forcément irréversible. Une grande étude scientifique menée Outre-Atlantique a montré que les femmes qui subissaient un arrêt cardio-respiratoire avaient des taux de survie variant de 59% à 71%. Si l’arrêt cardio-respiratoire est gravissime il n’est donc pas toujours fatal. C’est grâce aux connaissances, à l’entraînement et l’organisation des équipes médicales que des progrès immenses ont pu être réalisés sur ce point.