
L’épidémie de Covid-19 continue de jeter un voile sombre sur la planète mais en cette période compliqué il y a des femmes qui vivent un jour important : la naissance de leur enfant et porter un masque quand on accouche, porter un masque quand on donne la vie, un effort physique tellement intense pour le corps, c’est quelque chose qui a traumatisé de nombreuses mères. La preuve, sur les réseaux sociaux, les messages, les posts, ne cessent de se multiplier accompagnés du #StopAccouchementMasqué.
Masque et accouchement : indissociables en période de Covid-19 ?
En France, le port du masque est maintenant chose commune, il est généralisé dans la majorité des grandes villes et est obligatoire dans la plupart des lieux publiques. Dans les restaurants, les transports en communs et dans les maternités, le masque est partout. Les femmes se voient en effet dans l’obligation de porter le masque lors de leur accouchement dans certaines maternités. Mais avec lui, elles ne peuvent pas respirer librement, elles sont angoissées, terrifiées. Certaines suffoquent, d’autres vomissent. Certaines maternités obligent en effet les futures mamans à porter un masque chirurgical lorsqu’elles entrent en salle d’accouchement. Cela n’est pourtant pas une obligation mais une recommandation. Et c’est là tout le problèmes car les directives dans les hôpitaux ne sont pas claires et chaque établissement de santé met en place ses propres règles. Mais le port du masque pendant l’accouchement sème un vent de panique d’accouchements qui se passent de manière compliquée et traumatisante pour certaines femmes comme l’explique Sophie Bish, fondatrice et Porte-Parole du Collectif “Tou.te.s Contre les violences Obstétricales et Gynécologiques”, dans sa prise de parole chez nos collègues de Aufeminin.com : « Elles suffoquent, vomissent, paniquent, l’arrachent… Quand ce masque ne tombe pas tout seul, il empêche une bonne prise d’air et une poussée suffisante. Il génère du stress qui est néfaste au bon déroulement de l’accouchement et perturbe la rencontre avec son enfant ». Elle ajoute d’ailleurs que l’enquête nationale sur la naissance menée par le collectif a montré que : « le port du masque semblait entraîner une augmentation des interventions médicales et donc des complications de l’accouchement ».
Il faut prendre en compte que l’accouchement reste un moment vraiment intense pour une femme
Le port du masque ajoute une difficulté supplémentaire. Il faut réfléchir à une possible solution, peut être envisager une alternative comme le port d’une visière, qui serait moins contraignant pour la maman. C’est une question à laquelle la Haute Autorité de Santé tente de répondre. Une réflexion est engagée pour améliorer les conditions d’accouchement. D’ailleurs le Collège National des Gynécologue et Obstétricien de France a émis des recommandations. Interviewé par le HuffPost, le professeur Deruelle a expliqué qu’« il ne faut pas recommander le port du masque pour les patientes qui ne sont pas Covid positives ou qui ne présentent pas de symptômes évocateurs. Les professionnels qui le souhaitent peuvent porter un masque FFP2 mais le masque chirurgical suffit à protéger à 85% ».
Les femmes en colère sur les réseaux sociaux partagent leur témoignage avec le #StopAccouchementMasqué
Dès le début de l’épidémie de Covid-19 les femmes enceintes se sont retrouvées, malgré elles, au centre de l’équation et ont dû faire face à plusieurs complications et changements de programme. Dans un premier temps, elles se sont retrouvées face à elles-mêmes au moment de l’accouchement, plus le droit d’être accompagnée de son conjoint ou d’une personne pour la soutenir. Le compagnon n’étant pas autorisé à être en salle d’accouchement, la future maman se retrouve seule avec l’équipe médicale et vivre cet événement qui marque une vie est une vraie tristesse pour nombreuses femmes. C’est un moment spécial que les parents souhaitent en général vivre ensemble. La rencontre entre un jeune papa et son bébé peut attendre plusieurs jours dans certains cas. A ce jour, certaines femmes qui ont vécu des accouchements compliqués ont décidé de prendre la parole sur les réseaux sociaux pour partager leur peine et leur colère. D’après les témoignages recueillis, malgré les demandes émises au personnel médical, certaines futures mères se voient refusées les requêtes faites dans l’optique de le retirer et de pouvoir respirer normalement pendant l’accouchement. On parle même dans certains posts de « naissance à bout de souffle ».
Si on entend la colère de ces futures et jeunes mamans c’est grâce à Sonia Bisch, présidente et porte-parole du collectif « Stop aux violences obstétricales et gynécologiques » qui, ayant reçu plus de 1 000 témoignages accablants, a décidé de lancer un appel à témoignages sur le sujet. Elle est d’ailleurs à l’origine du hashtag #StopAccouchementMasqué, qui a permis de récolter de nombreuses histoires sur les réseaux sociaux.
#StopAccouchementMasqué
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