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Les fessées et les punitions humiliantes données à un enfant c’est à présent interdit !

Ce jeudi 22 décembre 2016, l’Assemblée nationale a voté une nouvelle loi en faveur des enfants. En effet, selon le vote définitif de l’article 68 du projet de loi « Égalité et Citoyenneté », il est à présent interdit aux parents d’avoir recours aux violences corporelles impliquant l’usage de la force, mais aussi aux punitions humiliantes, selon le communiqué de presse envoyé par OVEO, Stop VEO, et l’association Fondation pour l’Enfance. On vous en dit plus…

Selon l’article 371-1 du Code civil, il est désormais demandé à l’autorité parentale d’exclure « tout traitement cruel, dégradant ou humiliant, y compris tout recours aux violences corporelles ». Que doit-on comprendre ? À présent, pour arrêter le comportement d’un enfant jugé incorrect ou indésirable, le parent ne devra plus avoir recours aux violences physiques autrement dit gifler, fesser, pincer, tirer les oreilles ou cheveux, donner des coups de pied, secouer, pousser… ou encore le priver de nourriture. Mais l’interdiction concerne également les violences verbales et psychologiques : crier sur l’enfant, l’injurier, l’humilier, se moquer de lui, lui mentir, le culpabiliser, le menacer et lui faire du chantage affectif. Un vrai chamboulement tant, malheureusement, ces excès éducatifs sont inscrits dans notre culture éducative. N’en avons-nous pas nous-mêmes fait les frais ?

Vieux débat, nouveaux droits de l’enfant

Tout d’abord, il faut savoir que la polémique sur la fessée est un vieux débat en France. Déjà en 2002, le Conseil de l’Europe avait condamné la France pour ne pas avoir interdit les châtiments corporels. Puis, en février 2013, l’ONG APPROACH (Association for the Protection of All Children) avait déposé une plainte contre la France auprès du Comité européen des Droits sociaux (CEDS) pour la même raison, arguant que la France ne respecte pas l’article 17 de la Charte sociale européenne en n’interdisant pas fermement les châtiments corporels. En juillet dernier, l’Assemblée nationale avait voté dans la nuit du 1er au 2 juillet 2016 la loi interdisant alors l’ensemble des châtiments corporels en France. Il s’agit à présent du vote définitif.

Pourquoi cette loi a-t-elle finalement été votée ?

La France est en retard. En effet, la fessée est interdite dans 27 pays d’Europe, et 44 pays du monde. Depuis 2006, les Nations Unies demandent à la France d’interdire les châtiments corporels au sein de la famille. Pour en arriver à interdire la fessée et l’ensemble des châtiments corporels, les experts se sont basés sur plusieurs études menées par des neuro-scientifiques, médecins, biologistes, sociologues. Ces derniers ont expliqué que les violences physiques et morales ont des « conséquences néfastes » sur le développement de l’enfant, (cognitif), plus particulièrement celui âgé de 0 à 6 ans, mais aussi sur sa santé physique (troubles alimentaires, dépression, addictions, le tout pouvant accroître les risques de cancer, de troubles cardiaques, d’asthme…) et également sur sa santé psychologique (faible estime de soi, comportements violents, hausses de risques de suicide). Contactée par Neuf Mois, l’association Fondation pour l’Enfance a également expliqué qu’un enfant ayant été frappé durant son enfance reproduira ces mêmes gestes à l’âge adulte, sans pour autant penser que cela n’a pas d’impact. Or, comme on le dit très souvent « la violence engendre la violence ».  Force est de reconnaître qu’en frappant un enfant pour obtenir de lui ce que l’on veut, on lui fait passer indirectement le message que tout s’obtient par la force, par la violence. En lui disant des mots durs ou humiliants, on l’habitue à régler les conflits par l’insulte. Il n’y a qu’à voir comment certains usagers de la route vous font un doigt d’honneur quand vous protestez devant leur attitude dangereuse au volant…

Vers un avenir d’enfant roi ?

Mais s’il n’est plus possible de crier sur notre enfant car il a fait une bêtise, si on ne peut plus avoir recours au célèbre, « Si tu n’es pas sage, tu sera puni », alors comment est-il possible que l’enfant ne prenne pas l’ascendant sur son parent et n’inverse les rôles, jusqu’à devenir un enfant roi (qui prend le pouvoir) ? Pour l’association Fondation pour l’Enfance, il n’est pas obligatoire d’avoir recours à la violence physique ou morale pour se faire écouter : « Il faut expliquer à l’enfant pourquoi nous ne sommes pas d’accord avec ce qu’il fait, trouver de nouvelles méthodes éducatives, sans pour autant passer par la violence physique ».

D’ailleurs, dans les crèches, les centres aérés, les établissements scolaires, la violence verbale et physique est aussi interdite depuis longtemps. Si nous attendons que les éducateurs et les enseignants obtiennent obéissance, travail constructif et respect d’autrui par la bienveillance, pourquoi les parents n’y parviendraient-ils pas aussi ?

Reste une question qui inquiète de nombreux parents : si l’enfant est au courant que son parent ne doit pas lever la main sur lui, ni le vexer, cela ne va-t-il pas créer un déséquilibre en donnant l’illusion que son parent ne dirige plus rien ? Là encore, il faut suivre les études publiées sur le sujet, changer les vieilles méthodes éducatives afin de faire comprendre fermement mais avec bienveillance à son enfant qui dirige à la maison, sans pour autant le mettre en position de victime. À nous donc de jeter tout ce qu’on a appris de nos parents, grands-parents et ainsi changer nos méthodes éducatives pour un meilleur avenir de notre enfant. D’ailleurs, en appliquant à toutes nos relations sociales cette bienveillance, nul doute que notre qualité de vie en sera améliorée.

La bienveillance, un atout pour l’avenir de l’enfant

En mars 2015, au Sénat, le député écologiste François-Michel Lambert avait déclaré que donner une claque ou une fessée n’a aucune valeur éducative. Force est de constater qu’en maltraitant un enfant, « de multiples études récentes ont montré que les difficultés scolaires, la délinquance ou la dépression ont très souvent pour origine des violences, même modérées, subies dans l’enfance. Paradoxalement, dans leur effort d’empêcher leurs enfants de devenir délinquants, les parents leur enseignent la délinquance en leur livrant des modèles violents. L’autorité parentale, ce n’est pas mettre une claque à son enfant, l’éducation, c’est l’exemple et l’explication. » 

Pour le moment, nous ignorons encore quelle sera la sanction concernant les parents qui commettent le délit d’enfreindre cette nouvelle loi, ni comment sera gérée à tout point de vue la tentation de la délation par des voisins plus ou moins bien intentionnés, mais nous en ferons part dès que nous en saurons davantage…

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