Aurore Ropars est une jeune maman de 34 ans originaire de Cambrai, dans le Nord. Maman en situation de handicap, elle est atteinte d’une maladie neuro-musculaire. Mais pour elle, ce n’est pas parce qu’elle doit se déplacer en fauteuil roulant qu’elle ne doit pas remplir son rôle de mère de famille. Alors pour rendre leur quotidien plus facile, elle et son mari font preuve d’ingéniosité et innovent : chaise haute adaptée, lit surélevé… Leur dernière invention ? Un side-car attaché au fauteuil roulant pour qu’elle et son petit Loïg, âgé de 20 mois, puissent partir en balade.
Aurore avait déjà conçu un harnais spécialement adapté au fauteuil roulant
Cela lui permettait alors de pouvoir s’occuper de son petit bout toute seule. Mais un an après, Loïg a grandi et pèse 14 kilos. Pas facile de le laisser dans le harnais, du coup, il a fallu trouver un moyen plus adapté au bébé et cette maman, qui ne peut pas soulever plus de 2 kilos en raison de son handicap.
Contactée par la rédaction Neuf Mois, la maman nous a expliqué qu’elle a eu l’idée du side-car en se baladant dans un parc d’attractions. Elle avait alors vu des poussettes plus ou moins adaptées à ce qu’elle recherchait. Après une semaine de recherche pour avoir les bons matériaux, son mari a ajouté un siège avec une roue dont l’ensemble peut être fixé au fauteuil roulant, il a modifié les freins, et Aurore Ropars a cousu des harnais. Cela leur a alors pris deux week-end entiers pour mettre au point ce side-car pour un prix raisonnable : 150 euros.
Pouvoir promener son fils
Et grâce au side-car, son quotidien a bien changé ! Pour la mère de famille, cela lui permet de pouvoir pousser son bébé, toute seule, même si cela lui demande plus d’énergie. Pour elle, c’était dur psychologiquement de ne pas pouvoir promener son enfant elle-même. Grâce au side-car, cela permet de ne pas acheter une poussette supplémentaire et c’est d’autant plus facile pour elle et ce n’est pas Loig que ça dérange : « Il aime bien ! » nous a-t-elle déclarée.
Peu de matériel pour les personnes en situation de handicap
Si Aurore Ropars et son mari sont devenus des as du bricolage, et inventifs pour faciliter le quotidien de la maman, c’est aussi parce qu’il y a « un manque de matériel pour les personnes en situation de handicap » dans le commerce. Ou alors, les produits sont à des prix exorbitants.
Pour cette maman, il s’agit alors d’un combat en plus : faire prendre conscience au gouvernement qu’il existe peu d’objets du quotidien adaptés pour les personnes en fauteuil roulant. Alors en attendant que tout se débloque, la mère de famille livre ses astuces à d’autres parents dans la même situation qu’elle à travers sa page Facebook « Les cousettes d’Aurore, Harnais bébé et Cie« . Par exemple, on peut y trouver les étapes de fabrication du side-car mais des conseils aussi pour l’allaitement et pour d’autres problèmes que connaissent les parents en situation de handicap. Pour le moment, personne ne l’a contactée à des fins de commercialisation concernant le side-car, mais plutôt pour le harnais. Elle explique alors que de nombreuses mamans lui demandent de leur fabriquer un harnais. Malheureusement, même si ça lui brise le cœur, sa réponse est toujours la même : « Ce n’est pas possible ». La raison ? Même si elle et son mari veillent à ce que bébé soit en parfaite sécurité, leurs inventions ne sont pas aux normes européennes et donc pas homologuées ! Et pourtant, ce n’est pas l’envie qui manque à cette jeune femme, qui ne souhaiterait même pas faire de bénéfices sur ses inventions.
Tout ce qu’elle souhaite, c’est aider le maximum de personnes possibles à mieux vivre leur handicap et leur vie de parent. Raison pour laquelle, Aurore Ropars est aussi devenue maman relais pour le Nord de l’association Handiparentalité.
Le concours Fablife d’Handicap International
En décembre 2015, Aurore Ropars avait remporté le premier prix du public pour ce fameux harnais spécial fauteuil. Cette année encore, la mère de famille se présente au concours Fablife d’Handicap International pour y présenter le side-car. On croise les doigts pour elle !
Crédits photos : Aurore Ropars