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Neuf Mois pour les sages-femmes 9Love - L'Eshop GrossesseLes meilleures mutuelles grossesse

Témoignage  : J’ai accouché sur mon canapé !

Fabienne est « l’heureuse (ça dépend des jours) maman de trois adorables (ça dépend des heures) chérubins » L’accouchement de son troisième enfant, Jay-Marley, fut une surprise. Elle se confie sur ce moment magique mais plein de rebondissements.

Le dîner de ce soir a été lourd et pesant. L’orage se préparait, la tension de l’air était palpable. L’ambiance était morose. Je n’ai cessé de penser à la journée du lendemain. Finalement, une brusque coupure d’électricité a réglé le problème : nous avons tous regagné nos chambres vers 21h. Après avoir tourné dans mon lit, je m’endors finalement. Il doit être minuit, nous sommes le 28 juin. Avant que je ne sombre, ton père me dit que la chaleur le rend mal, qu’il va aller se mettre dehors. Il n’y a pas grand-chose d’autre à faire puisque l’électricité n’est toujours pas revenue.

Il est 2h du matin, je suis réveillée par l’absence de ton père à mes côtés. Il fait une chaleur insupportable. J’ai une boule dans le ventre, le stress monte… Je rejoins ton père dans la cuisine, l’électricité vient enfin de revenir. Je reste une petite demi-heure à ses côtés puis retourne me coucher, je ne me sens pas si bien que ça, j’ai un peu mal au ventre.
2h42, je viens de me recoucher, je sens une contraction arriver…Comme tous les soirs depuis presque 3 semaines. J’attends que le sommeil me cueille.
2h47, de nouveau une douleur. Ça aussi j’en ai l’habitude. Ton papa arrive à ce moment là. Je lui dis que je viens d’avoir deux contractions en 5 min, qu’à la prochaine on partira. « Je ne le sens pas »…. J’ai cette étrange sensation en moi et pourtant les contractions ne sont pas douloureuses et puis, puisque j’ai rendez-vous à 8h, j’imagine que si j’arrive pour rien cette fois ils ne me renverront pas !!! Eden me rejoint dans le lit et se glisse tout contre moi.

2h52, voilà celle que j’attendais depuis des mois ! Cette contraction qui monte en puissance, m’envahit toute entière et semble s’éterniser. Je sens ma bulle m’englober. Lucide mais déjà loin, je bondis du lit en disant « je perds les eaux ! ». Je ne sais pas si je perds vraiment les eaux. Je me sens humide mais ce n’est pas le déluge qu’on me prédisait. Je ne pense plus, j’agis. Je cours aux toilettes et dis à ton papa d’appeler les pompiers, il me dit qu’il n’y a pas besoin, qu’il va me conduire. Je lui dis que non, ça va bien trop vite en moi, qu’on sera plus tranquilles dans l’ambulance. Il s’empare du téléphone. Je ressens le besoin d’aller prévenir tes grands parents pour dire que cette fois nous partons pour de bon. Je me sens bien même si une étrange douleur me barre le ventre. Au pied de leur escalier, j’ai bien envie de monter mais je ne peux plus. Cette douleur enfle en moi, me brise en deux, me paralyse… contre toute raison puisqu’il est 3h du matin, je me mets à hurler dans la cage d’escalier « j’ai perdu les eaux, on va y aller !! ». J’étais cramponnée à la rambarde de l’escalier et soudain je perds le sens de la réalité. Je n’ai que des flashs de ce qui m’entoure. Ça va vite, bien trop vite. Soudain, je suis assise sur le canapé, le buste basculé en avant sur l’accoudoir, la tête quasiment par terre.

Ton père arrive. Il est encore au téléphone avec les pompiers. Je croyais qu’un long moment s’était écoulé mais en fait non, il y a peut être 2 ou 3 minutes que j’ai quitté la douceur de mon lit. Il me dit qu’ils arrivent et je lui réponds la seule chose que mon cerveau arrive à formuler : « c’est trop tard, je ne vais nulle part, il arrive ». Les pompiers entendent, ils lui disent qu’ils envoient le samu. Je vois le téléphone posé par terre à côté de moi. Je suis paralysée.
Papa me demande de m’allonger, je ne veux pas, je ne peux pas. Je ne peux plus rien. Je suis là, rigide comme un roc, cramponnée à mon accoudoir. Je n’ai plus conscience de rien, je ne vois plus rien. Je n’ai même pas peur.
On me tire la jambe et la pose sur le canapé. J’ai un Flash, je vois ton père en face de moi. Il me parle d’une voix rassurante mais je ne l’entends pas. Une pensée me traverse « je vais salir le canapé ! » .  De nouveau l’absence de mon corps, de mon esprit. Je n’ai même pas mal ou plutôt je ne ressens pas le mal. Car je hurle à pleins poumons. Mon corps est en train de se déchirer en deux, je sens cette boule descendre. Puis plus rien. Le calme plat.
« La tête est là ». Je sens la peur monter. Il ne se passe plus rien. Pas de contraction, pas de douleur. Le temps est long. Une voix en moi me dit de ne pas pousser, de te donner le temps. Ce laps de temps me parait énorme et pourtant ton papa me dira qu’il y a eu 3 ou maximum 5 secondes qui se sont écoulées.
Je hurle de nouveau. Ce sont tes épaules. Puis encore une fois. Je sens ta petite vie qui sort de moi. Ton père te tend vers moi. Si minuscule.Tu pleures. On dirait un petit chaton.

Il est 3h02. Je te serre contre moi. Fort. Je me sens bien. Doucement je reviens à la réalité. Il y a 10 minutes j’étais dans mon lit. Et tu es là., frêle et nu. Alors je te serre fort, je te protège, je te regarde  à peine, je préfère te sentir.
Ton père nous tourne autour, je lui demande de nous donner des serviettes. Ma mère en a apporté un tas pensant éponger l’eau perdu… Elles serviront à te couvrir, à me couvrir. Je l’appelle. Je me sens si bien : « maman, viens voir ton petit fils ! » Lentement toute la maison bouge : mon père descend avec Eden, nous te présentons à elle. Anthony vient jeter un œil.
Et moi je ne te lâche pas. Je n’ose pas bouger, ton cordon bat toujours. Je te mets contre mon sein et te scrute minutieusement. Tu es là. Victorieux.


Les pompiers sont arrivés une dizaine de minutes après ta naissance. Ils étaient 3 ou 4 dont une amie d’enfance à moi. Ils étaient à peu près aussi perdus que nous ! Ils t’ont mis un petit bonnet et sont restés là…. Quelques minutes plus tard, le samu a débarqué ! Ils sont arrivés à 4 ou 5. Ils ont demandé à ton papa s'il avait coupé le cordon, il leur a répondu qu’il n’en n’était pas encore là dans son manuel de la parfaite sage femme.
 Moi j’étais très bien où j’étais, ne me lassant pas de te découvrir. Ils ont coupé le cordon que les pompiers avaient préalablement clampés. Enfin, ils ont tendu les ciseaux à ton père pour qu’il le fasse. Puis ils m’ont posé une perfusion et m’ont embarqué dans le camion. L’ambiance était détendue et nous avons profité du trajet pour discuter. Je n’étais pas rassurée avec toi dans mes bras car je ne me sentais pas stable sur le brancard. J’avais un peu peur aussi que le placenta se décide à sortir pendant que nous étions sur le chemin. L’arrivée à la maternité a été très sympa puisque ton papa a été chaleureusement félicité par toutes les équipes : pompiers, samu et personnel de l’hôpital et moi du coup accueillie comme une reine ! Petit cafouillage à l’arrivée : ils m’ont posé une perf de glucose, pas idéal pour une diabétique ce qui m’a valu un petit coup de mou : ma glycémie avait grimpé à 2,5g ! Le placenta n’a pas tardé à sortir et la sage femme m’a confirmé ce que je savais déjà : pas de déchirure ni quoi que ce soit.

On plaisante de nouveau, l’ambiance est amicale, l’auxiliaire de puériculture est aussi une camarade de maternelle. On te prend à moi mais je ne te quitte pas des yeux. Tu as droit à la batterie de tests habituels même ceux que je ne voulais pas. Mais je n’ai pas le temps de parler. Tu pèses 3,680kg… Moi qui te voyais si minuscule.
Elle te mesure à 49cm mais ne t’étire pas, je pense que tu es plus proche des 52 cm, comme Cassidy. Nous gagnons la chambre où je serai seule avec toi pour les 3 prochains jours.

J’apprends à te découvrir, à t’admirer et bien entendu à t’aimer de toute mon âme.
 

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