
Les résultats du bac à peine publiés, le sociologue Baptiste Coulmont met en ligne une étude qui associe le prénom et sa fréquence d’obtention de mentions au bac…
Le prénom, reflet d’une catégorie sociale ?
Passionné par le prénom en tant que reflet de la société et marqueur de la mode, Baptiste Coulmont publie depuis 2011 une liste qui semble surréaliste. Son analyse est basée sur environ 345 000 prénoms et tend à montrer une corrélation entre le prénom et la réussite au bac.
Sur ces critères, il met en avant que l’origine sociale qui choisit tel prénom emblématique et la réussite dans les études sont liées, ce qui n’est en soi pas une nouveauté : l’étude du prénom et de sa catégorie sociale est utilisée en sociologie depuis plus de 30 ans.
Reste à comparer avec les pourcentages suivants : plus de 90% des enfants de professeurs obtiennent leur bac tandis qu’à peine 40% de fils et filles d’employés sont bacheliers (étude portant sur des enfants entrés au collège en 2005).
Comment ça marche ?
Le scientifique établit que choisir des prénoms rares ou originaux, donnés au début par des catégories culturellement favorisées (artistes, professions intellectuelles), sont peu à peu copiés, donnés à plus de bébés et se répandent dans toutes les couches de la société. C’est le cas par exemple du groupe des Camille, prénom le plus donné en 1994, qui ne recueille que 6 à 7% des mentions très bien cette année aux 18 ans de cette catégorie d’âge. Le prénom s’est en effet diffusé dans tous les milieux sociaux et ne recueille qu’un nombre de mentions TB dans une proportion moyenne.
Les résultats ne sont donc pas figés et évoluent avec le temps et la mode.
Quels prénoms pour quelles mentions ?
Les Madeleine, Irène Côme ou Ariane peuvent prétendre pour un quart d’entre eux à une mention TB au bac. C’est un résultat bien au dessus de la moyenne pour un groupe de bacheliers du même prénom.
À l’inverse, les élèves portant des prénoms d’origine anglo-saxonne tels que Kelly ou Christopher, ou d’origine nord-africaine comme Sofiane ou Nadia, recueillent un taux de réussite inférieur à la moyenne. Ils résultent de classes socioprofessionnelles issues des milieux populaires (employés et ouvriers).
Aucun Youssef ou Nabil n’a eu la plus haute mention. Et si l’on étudie les prénoms des élèves qui vont au repêchage, plus d’un tiers de ce groupe y est convoqué !
Mais attention, Baptiste Coulmont est catégorique : aucun prénom ne détermine une mention au bac : « le prénom ce n’est pas magique ! »
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