Enceinte, il faut consommer des protéines. Pas simple quand on est plutôt portée sur les légumes et les fruits ! On fait le point avec le Dr Paule Nathan, nutritionniste.
Sages-femmes, nutritionnistes, gynécologues, tous font une sérieuse fixette sur les apports en protéines : parti pris ou réel besoin ?
Un vrai besoin : un apport insuffisant en protéines peut générer des œdèmes et pas seulement au niveau des jambes ! Lorsque ces œdèmes sont localisés au niveau de l’utérus, cela peut provoquer des complications au cours du travail. C’est pour cela, entre autres, car il y a d’autres raisons, que l’on décourage les femmes enceintes de suivre un régime végétalien pendant la grossesse. La carence en protéines est toujours problématique.
Pourquoi estimez-vous les protéines tellement essentielles pendant la grossesse ?
Elles font partie des nutriments bâtisseurs et régénérateurs, en collaboration avec les sels minéraux et les vitamines. Le placenta, le liquide amniotique, l’utérus ont besoin des acides aminés apportés par les protéines pour se développer et évoluer. Le développement du fœtus dépend aussi d’un bon apport en protéines. Celui-ci est évalué à 1,5 g de protides par kilo et par jour. Si on pèse 60 kg, il faut donc manger près de 90 g de protides par jour (ndlr, il s’agit de la quantité de protides et non pas du poids de la portion) en alternant les protéines d’origine animale (viande, poisson, jambon, œuf…) et celles d’origine végétale (pain, céréales, légumes secs…) car elles n’ont pas la même action. Les végétales ont besoin de jouer la complémentarité entre elles : céréales et légumineuses au même repas.
Enceinte et ensuite en allaitant, y a-t-il un risque à trop en consommer ?
Pas assez ou trop peu pose toujours problème, même si c’est de manière différente. Le principal risque pendant la grossesse est le surpoids du fœtus, ce qui induirait la nécessité d’une césarienne dans le moindre des cas, et des complications réelles en fin de grossesse, notamment en raison de problèmes rénaux. Ces complications ne sont pas limitées qu’à la grossesse ou à l’allaitement : toute personne qui consomme trop de protéines s’y expose. Le mieux est de se faire suivre par un professionnel de santé, formé en nutrition : diététicienne, sage-femme ou médecin, pour analyser son alimentation et apporter les modifications nécessaires.
Source :
Guide nutrition grossesse de l’INPES