Ce que toutes les femmes enceintes redoutent… La fausse couche. Ce premier trimestre où tout se joue et où la peur et la joie s’entremêlent. Je l’ai vécu… Après le retard des règles et le joli « + » viennent les projets… Il nous faudra une chambre de plus, le bureau il va falloir le descendre en bas, et pour la nounou ? Quand sera l’accouchement ? Le boss, il va falloir le prévenir…
Puis viennent des saignements…
Ceux qui vous font balayer toutes ces questions et qui vous font monter l’angoisse d’une mauvaise nouvelle… On prie, on espère que ces saignements soient « normaux » car il arrive qu’il y ait des saignements en début de grossesse. Mais les saignements durent… Puis on se décide à aller aux urgences de la maternité la plus proche et on attend… On croise des femmes enceintes, des bébés, des soignants qui s’agitent puis vient notre tour. Une prise de sang et une échographie plus tard l’annonce est sans appel : plus vraiment de traces de bébé… Et s’en suit des prises de sang de contrôle afin de vérifier que le taux béta HCG s’approche au plus près de 0.
Les montagnes russes
… Ou ce que je préfère appeler l’ascenseur émotionnel. On monte très vite tout là-haut dans la joie et on redescend très durement tout en bas. Puis on s’en veut d’avoir fait, trop vite, des plans sur la comète et d’avoir déjà investi cet enfant dans le quotidien, car ça fait mal. Pas forcément physiquement mais moralement. Puis arrive le moment où on devient fataliste. Cela arrive, ce n’est pas de notre faute ça arrive. On se le répète comme pour se déculpabiliser de quelque chose sur lequel de toute façon nous n’avons aucune prise.
La fausse couche est un deuil, oui !
Certains ont du mal à le reconnaître et beaucoup ne sont jamais passé par là. Les phrases inutiles que certains ne peuvent s’empêcher de nous assommer : « Vaut mieux maintenant que dans 2 mois! » ; « C’est rien il y en aura d’autres » ; « Ce n’était même pas encore un bébé ». Sauf qu’au premier « + » le bébé est déjà là, et pas uniquement dans l’utérus mais aussi dans nos têtes mais surtout dans nos cœurs. Puis nous sommes adultes et nous continuons à vivre et à rêver à un nouveau « + » qui viendrait nous combler.
Et ce jour arrive et là le bonheur réapparait
Et la fausse couche reste présente dans nos têtes mais on se dit que cette fois c’est la bonne. Et cette fois-là fût la bonne. On se dit que cette fausse couche nous n’y pouvons rien et que ça arrive !
Ne culpabilisez pas et surtout n’écoutez pas les autres qui vous diront que ce n’est pas grave et qu’il faut taire cette douleur. Cette douleur laissez-là s’exprimer car c’est comme ça que vous prendrez petit à petit du recul et que vous pourrez recommencer à faire de beaux projets…
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Infirmière trentenaire et maman d'un joli brin de muguet cuvée 2012, je vous raconte sur mon blog "Mum & nurse" tout ce qui m'interpelle, m'intrigue et me donne envie de partager... Et dans mon bidon pousse un 2ème bonheur pour septembre.