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Nice : l’outrage inacceptable fait à nos enfants !

L’innommable tuerie de Nice n’est pas qu’une atteinte à la liberté, c’est une main mise sur l’avenir que représentent nos enfants. Car l’insoutenable spectacle qui leur a été infligé, quand il ne s’agit pas de l’inadmissible atteinte à leur vie ou à leur intégrité physique, va impacter forcément leur regard sur la vie, la société, l’altérité… Quatre jours après l’horreur, quand le premier flot d’émotion est passé, que doit-il rester en mémoire pour protéger nos enfants ?

Ma petite-fille, qui aura 7 ans fin juillet, a été avertie de l’horreur en lisant les gros titres des journaux. Elle a voulu savoir ce qui s’était passé. Lui dire, ne pas lui dire ? Je venais de lire dans Le Quotidien du Médecin les propos du Pr Thierry Baubet, pédopsychiatre à l’Hôpital Avicenne (Bobigny) et responsable de la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) du 93, qui rappelait la nécessité de dire la vérité aux enfants, mais en s’adaptant à l’âge de ceux-ci : « Avant 6 ans, les enfants n’ont pas conscience de ce qu’est la mort, ils jouent à être morts, et pensent qu’après être mort, on redevient vivant, la mort est temporaire pour eux, mais à partir de 7 ans, la perception de la mort change », expliquait-t-il avant d’entrer dans les détails de ce qu’il faut faire en fonction du degré d’impact du terrorisme sur l’enfant, selon qu’il a été victime, spectateur impliqué ou juste spectateur par média interposé. Pour les premiers, le corps médical est mobilisé et saura trouver les mots et adapter la prise en charge pour traiter le traumatisme. Et pour les autres ?

Et le vilain monsieur, il est en prison ?

Ma petite Alixane, bien évidemment, fait partie du dernier groupe. Elle n’a aperçu que des images sur des journaux, lu des gros titres et entendu les adultes évoquer ce drame. D’autres ont vu les reportages télé. Ces images, quelles qu’elles soient, et les conversations des adultes forcément entendues au moins par bribes, font leur chemin dans leur jeune esprit. Ainsi, Alixane m’a demandé : « Et le monsieur qui a fait cette chose horrible, il est en prison alors… ? ». Conflit intérieur : que dire, faut-il éluder, édulcorer la vérité… ? J’ai choisi de lui dire la vérité : que cet homme avait été tué par la police parce que c’était le seul moyen d’arrêter le camion pour qu’il ne puisse plus écraser des papas, des mamans et des enfants.

Difficile pour une mamie de dire à sa petite-fille qu’on a le droit de tuer quelqu’un. J’aurais peut-être dû être plus précise parce que, quelques heures plus tard, Alixane nous a entendues parler, une amie et moi, d’une personne qui avait été cambriolée une nuit alors qu’elle dormait. Alixane m’a demandé la signification du mot cambrioler. Et dans la foulée m’a demandé si, les cambrioleurs, la police les tuait. Gloups…. Et là, je me suis rappelée les explications de Monique de Kermadec, une psychologue qui travaille beaucoup autour du traitement de la violence dont peuvent être victimes les enfants : cette psychologue rappelait l’importance de dire à l’enfant qui s’interroge sur les attentats l’interdit suprême du meurtre, l’interdiction de faire du mal physiquement à l’autre. De rappeler la « hiérarchie » des torts qu’on peut subir : mensonge, vol, injures, imprudences et puis, l’inadmissible violence qui porte atteinte à l’intégrité physique et à la vie, dans une intention délibérée de faire du mal. Alors, en quelques mots, j’ai expliqué à Alixane la différence entre un cambrioleur qui va aller en prison quelques mois ou peut-être quelques années s’il recommence souvent ses bêtises et un méchant homme qui écrase des gens pour les tuer, qui devrait aller normalement aller en prison pour toujours mais envers qui la police n’a pas eu d’autres choix, pour protéger les gens, que d’intervenir comme elle l’a fait.

La violence doit-elle devenir atrocement banale ?

Cette petite conversation avec Alixane m’a profondément peinée, parce qu’elle a mis en évidence que ma petite princesse va grandir dans un monde où le terrorisme va frapper encore sans nul doute, hélas, et que la guerre, pour elle, comme pour tous nos enfants, ne sera pas comme pour moi enfant, comme pour vous sans doute, un concept assez éloigné de notre quotidien.

Mais le côté positif, parce que finalement c’est cela que nous sommes amenés à proclamer, c’est que nos enfants vivent aujourd’hui une grande leçon de tolérance par la démonstration du contraire. Paradoxal bien sûr, mais c’est en voyant à quoi conduit l’obscurantisme et le refus du droit pour l’autre de penser, de vivre et de croire différemment que soi, que nos enfants seront convaincus de la nécessité d’une société tolérante qui laisse place à chacun.

Leur enfance paie un lourd tribut à cette conquête d’un vivre ensemble paisible. Et notamment tous les enfants présents à Nice ce jour-là : ceux qui sont morts, ceux qui ont été gravement blessés, ceux qui ont perdu un papa, une maman, une grand-mère, un grand-père, des amis… Ceux qui ont juste été spectateurs. Et puis aussi ceux qui, comme Alixane, ont juste été auditeurs. Aucun de ces enfants n’en sort indemne. Pour eux, la violence doit-elle devenir atrocement banale ?

Pour eux, comme vous, je le refuse. A nous, parents, grands-parents, de trouver les mots de la paix, de la tolérance et d’en montrer à nos enfants chaque jour l’exemple. Elie Wiesel, qui est décédé il y a juste deux semaines, avait écrit : « Un peuple qui ne se souvient pas de son histoire est condamné à la revivre ». Ne cherchons à minimiser l’inconcevable, mais apprenons-leur où se situe la vraie liberté : dans celle que l’on s’accorde mutuellement, avec bonté et bienveillance.

 

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