
Cette étude, réalisée par des chercheurs du Montefiore Medical Center et de l’Albert Einstein College de l’Université Yeshiva, est la première du genre. Un test ADN fait sur les femmes pourrait indiquer quel est leur risque de fausse couche. De plus, ce test offrirait des informations génétiques très pointues qui pourraient déceler la cause de cette malformation, risquée en cas de grossesse.
Le programme PEARL
Les chercheurs ont crée un programme nommé PEARL (Program for Early And Recurrent Pregnant Loss) qui s’attaque au domaine des fausses couches récurrentes et précoces. Ils ont extrait des informations génétiques provenant de tissus de femmes victimes de fausses couches, ce qu’on appelle une extraction de caryotypes. Le caryotype est l’organisation chromosomique d’une cellule. Le test mis en place par les chercheurs permet ainsi de vérifier si les chromosomes sont victimes d’anomalies ou non. Ces tissus ne sont d’habitude pas testés, ils sont plongés dans la paraffine et mis aux archives. Ici, les chercheurs ont pu tester 16 échantillons de tissus conservés, âgés au maximum de 4 ans. Ils ont ainsi pu effectuer le test caryotype sur l’ADN, extrait des cellules à disposition.
Les femmes sujettes aux anomalies chromosomiques détectées
Sur les 16 échantillons testés, 8 d’entre eux ont présenté des anomalies chromosomiques. L’anomalie était donc présente et repérable dans l’ADN de la femme enceinte. Cette première découverte permet de penser que la moitié des grossesses se terminant par la perte anormale du fœtus pourrait être détectée avant un drame. Il s’agirait d’une énorme avancée pour les femmes qui sont plus sujettes aux fausses couches que d’autres. Elles pourraient être prévenues plus tôt et obtenir ainsi des soins essentiels pour leur éviter de perdre leur bébé.
Et si on trouvait la cause même de la fausse couche ?
En effet, la recherche pourrait même aller plus loin et essayer de trouver les raisons exactes qui provoquent les fausses couches. D’ailleurs, pourquoi ne pas les traiter dès qu’elles sont détectées, même lorsque la patiente n’est pas enceinte ? Zev Williams, auteur du programme PEARL s’explique : « Ces nouveaux tests pourraient créer une méthode très utile pour mieux comprendre les raisons qui provoquent une fausse couche chez certaines femmes ».
Un problème qui touche une grande part de la population
Le problème des fausses couches touche bien plus de femmes qu’on ne le pense. Les femmes sujettes aux fausses couches de façon récurrente (au moins deux et plus) représentent 5% des couples essayant de concevoir un enfant. Plus triste encore, une grossesse sur cinq se clôt par une fausse couche, dont 75% pendant le premier trimestre… Un chiffre énorme que ce groupe de chercheurs pourrait peut-être corriger. Le programme PEARL contient de multiples spécialistes de la grossesse : médecins, conseillers en génétique, infirmières… Tous cherchent à limiter les fausses couches.