Lorsqu’on se rend à l’hôpital pour une échographie, on est en droit d’attendre une hygiène irréprochable des outils utilisés. Pourtant, selon un rapport de la Société Française d’Hygiène Hospitalière (SF2H), publié par Le Parisien, ce n’est pas toujours le cas.
Une désinfection qui n’est pas systématique
Les sondes d’échographie endocavitaire ont peut-être un nom compliqué mais elles sont utilisées pour plus de 4 millions d’examens par an. Ces outils servent entre autre pour : les échographies vaginales de suivi de grossesse; de diagnostic de maladies de l’ovaire, de l’endomètre et de l’utérus; les échographies rectales de surveillance de la prostate ou de la vessie.
Etant donné la nature de ces examens, on s’attend à ce que l’hygiène soit irréprochable. Mais c’est loin d’être le cas, malgré les moyens dont disposent les professionnels. En effet, il leur est facile d’utiliser un système de désinfection appelé DNI (désinfection de niveau intermédiaire). La sonde est placé dans un appareil qui, comme un lave-vaisselle, va nettoyer et désinfecter la sonde à 31,5°C pendant environ une minute. Cependant, ce système n’est pas utilisé entre chaque consultation comme on pourrait s’y attendre. La plupart du temps, on protège simplement la sonde avec une gaine lors de l’examen et on la nettoie avec une lingette après. Et pour cause, la loi n’oblige qu’à une seule DNI par jour depuis 2007.
La France en retard sur l’hygiène médicale
« Notre système est une incohérence mondiale, nous avons 20 ans de retard » déclare le docteur Pierre Parnaix, président de la Société Française d’Hygiène Hospitalière dans Le Parisien. D’après le rapport, la France est un des seuls pays à « affiche[r] un objectif de traitement des sondes de niveau inférieur à l’ensemble de ceux préconisés au niveau international et européen« . La loi avait en effet était changée en 2007, car avant cette date, la DNI était obligatoire.
Ce manque d’hygiène pose un gros problème, notamment et surtout à cause du risque de contamination lors de l’examen. Alain-Michel Ceretti, président de France Assos Santé (fédération qui regroupant 85 associations en santé), s’emporte suite à la lecture de ce rapport « Comment accepter qu’un coup de lingette soit la norme ? C’est tout bonnement inacceptable« . Et c’est sans doute inacceptable pour la plupart d’entre nous.
Le rapport a été remis en juin dernier à la Ministre de la Santé Agnès Buzyn. On attend encore sa décision, malgré l’appel des professionnels à agir vite car depuis la remise du rapport, environ 1.3 millions d’examens ont été réalisés. Sollicitée par Le Parisien, la Ministre n’a pas souhaité s’exprimer.