L’annonce est tombée le 18 Septembre : le groupe Lactalis a obtenu le feu vert du ministère de l’Agriculture pour remettre en rayon ses laits infantiles. Il y a quelques mois, le groupe avait essuyé un véritable scandale sanitaire avec la contamination aux salmonelles de bébés ayant consommé du lait infantile des marques Picot et Milumel. Si le groupe Lactalis précise que toutes les mesures de sécurité ont été effectuées, pour les associations des familles victimes cette commercialisation est inacceptable. Décryptage.
Scandale du lait infantile contaminé à la Salmonelle : rappel des faits
Il y a neuf mois, après la découverte de 37 cas d’infections à la salmonelle (bactérie pouvant donner des diarrhées et vomissements) chez des nourrissons ayant consommé du lait infantile, le groupe Lactalis a décidé d’effectuer différents retraits de lots de lait infantile préparés dans son usine de Craon en Mayenne. Le ministère de l’Economie avait à l’époque prié le groupe de retirer de la vente plusieurs références de lait infantile (Picot et Milumel) et sommé le groupe de rendre des comptes. Au total plusieurs millions de boites de laits infantiles avaient été retirées. Les associations de victimes se sont montées rapidement pour informer les parents touchés et poursuivre en justice la marque.
Retour en grande surface sous un autre nom
C’est par un communiqué de presse du ministère de l’Agriculture que les raisons de l’autorisation de commercialisation ont été expliquées : l’entreprise a mis en œuvre un plan d’autocontrôle renforcé. Depuis un mois les activités de séchage et de conditionnement des laits ont d’ailleurs repris sans commercialisation afin de procéder à de nombreux tests. Le communiqué de presse du ministère de l’Agriculture précise ainsi : les services de l’État ont, quant à eux, procédé à des inspections inopinées du site de production et du dispositif de contrôle interne mis en place par Lactalis. Ils ont également réalisé une série d’analyses officielles qui ont permis d’apporter les garanties sanitaires nécessaires à la reprise de la commercialisation des poudres produites.
Cette reprise fait bondir les associations de victimes comme l’Association des familles victimes du lait contaminé (AFVLCS) qui considère cette commercialisation comme une trahison et souligne une précipitation de services de l’Etat. L’association s’interroge ainsi « Quand tous les experts indiquent que l’ensemble de la chaîne de production devrait être démontée pièce par pièce pour s’assurer de la non contamination de celle ci, comment l’Etat peut il donner son blanc-sein alors que tout indique que cela n’a pas été le cas ? ». L’association sera reçue le 25 septembre par le préfet de Mayenne.