
Faire une radiographie pendant la grossesse peut-il nuire à la santé de votre bébé ? Et qu’en est-il vraiment des enjeux et des risques ? Dans certains cas, une radiographie est nécessaire pendant la grossesse, afin de connaître l’état de santé de la femme enceinte et de son bébé. Cependant, la radiographie peut comporter certains risques.
Que savoir à propos des radiographies quand on est enceinte ?
Sauf s’ils sont réellement nécessaires, tous les examens à émission de rayons ionisants (radiographie, lavement, urographie, scanner) sont à éviter chez la femme enceinte. Par principe de précaution, les radiographies devraient être effectuées uniquement lorsque les bénéfices l’emportent sur les risques.
Est-ce que toutes les radiographies sont sans danger pour le fœtus ?
Les radiographies ne sont pas toutes les mêmes, mais la plupart présentent peu d’émissions de rayons X. S’il s’agit des radiographies d’une partie supérieure du corps (coffre thoracique, cou ou dents), les risques d’exposition sur le fœtus sont réduits. Le faisceau des rayons X n’est pas directement dirigé vers l’utérus et le fœtus, et le ventre de la femme enceinte est protégé par un tablier de plomb. La radiographie des bras et des jambes comporte aussi très peu d’expositions aux rayons X. Toutefois, les radiographies de la partie médiane du corps (torse, abdomen, estomac, bassin, bas du dos, reins) présentent plus de risques d’exposition pour l’utérus et donc le fœtus. Il est essentiel d’informer le médecin de votre grossesse avant de faire une radiographie. Il est à noter que les scanners (qui utilisent les rayons X) sont souvent plus irradiants que les radiographies conventionnelles. A titre d’exemple un scanner abdomino pelvien équivaut à une irradiation naturelle de 1500 jours.
Quels risques si je fais une radio au premier trimestre ?
Le premier trimestre est le plus dangereux, c’est à ce moment que les organes se forment. Il faut donc être particulièrement vigilante et si possible, retarder la radiographie.Durant les trois premiers mois de grossesse, l’embryon est en plein développement, ses cellules se divisent rapidement pour devenir des cellules spécialisées et des tissus. Pendant cette période, on doit donc éviter au maximum l’exposition à des produits ou des situations à risque. Les risques de malformations sont plus grands si vous effectuez une radiographie pendant le premier trimestre de votre grossesse. Enceinte, il est préférable de s’abstenir de radiographie si la situation médicale le permet. Les risques pour le fœtus sont multiples (malformation congénitales, retard mental, augmentation du risque de cancer, fausse couche), mais rappelons-le, très rares.
Il faut savoir que les risques sont de plusieurs natures chez le fœtus : les effets des rayons X sont de type :
- abortifs
- ou malformatifs
C’est-à-dire qu’ils peuvent conduire à une fausse couche ou à des malformations mais ils peuvent aussi augmenter le risque de cancers. Le risque malformatif est beaucoup plus élevé au premier trimestre de grossesse.
Ai-je le droit de faire des radios au deuxième trimestre ?
Les radiographies sont déconseillées pendant la grossesse, au deuxième trimestre comme au premier et au troisième, même si le risque est plus faible qu’au premier trimestre.
Et au troisième trimestre ?
Là encore, si la radiographie peut être retardée c’est mieux, la radiographie reste fortement déconseillée même si au troisième trimestre les risques sont moindre qu’au premier.
Quels risques si je fais des radiographies sans savoir que je suis enceinte ?
D’abord pas d’affolement le risque est minime car actuellement la dose de rayons X est faible. Une seule dose faible n’aura, a priori pas de conséquences. Parlez-en avec votre médecine ou votre gynécologue. Si l’examen ne concernait pas l’abdomen,d’après l’article de Y S Cordoliani, « En radiologie conventionnelle comme en scanographie, il n’y a pas lieu de faire calculer la dose reçue à l’utérus, elle est obligatoirement inférieure à 1 mSv », est-il expliqué dans l’article. « Il faut recevoir les parents et leur expliquer que cet ordre de grandeur de dose est celui des différences d’exposition annuelle au rayonnement naturel en France selon les régions ». Et insister sur la fait que « Il ne peut en résulter aucun risque supplémentaire pour l’enfant », mais « en insistant sur le fait que le risque spontané n’est pas « . Dans le cas d’une irradiation au niveau de l’utérus, le médecin évaluera la situation.
Et chez le dentiste, comment fait-on ?
Le passage chez le dentiste est essentiel quand on est enceinte. Le risque de développer des caries ou des gingivites pendant une grossesse est plus élevé et doit être traité rapidement. Les petites radiologies dentaires (même si elles doivent être limitées) ne sont pas proscrites car elles délivrent une dose de rayons inférieurs au rayonnement normal que le fœtus absorbe chaque jour naturellement. Pour le panoramique dentaire, il est préférable de le reporter ou sinon il faudra porter un tablier de plomb.
Quelles sont les précautions à prendre quand on fait une radio enceinte ?
Il faut tout d’abord informer au mieux le personnel soignant en précisant l’avancement de la grossesse. Pour certaines radiographies on peut proposer un tablier de protection qui protégera votre ventre. La dose de radiation sera réglée pour être la plus faible possible. La meilleure des précautions reste de reporter la radiographie si cela est possible.
Si je veux plusieurs bébés, quelles conséquences ont les radiographies sur ma fertilité ?
Réaliser une radiographie ponctuelle ne présente pas de danger pour la fertilité. En revanche la multiplication d’examens utilisant les rayons X (scanner, radiographie) peut avoir des effets biologiques, il faut donc s’efforcer d’éviter au maximum de passer trop de ces examens quand cela est possible bien sûr.
Quelles informations donner au service de radiologie quand on est enceinte ?
N’oubliez pas avant toute chose de préciser lors de la prise de rendez-vous puis au manipulateur et au médecin que vous êtes enceinte. N’oubliez pas de mentionner le stade de grossesse, c’est très important.
Sources :
Informations complémentaires sur la brochure éditée par l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) et l’AVIAM (association d’Aide aux victimes d’accidents médicaux)