Natacha est une des mamans blogueuses qui fait le buzz sur la Toile ! Rencontre avec une maman (presque) comme les autres !
Pourquoi avoir crée votre blog « Cranemou » ?
Par ennui et amour de l’écriture. J’ai toujours griffoné sur des carnets. Pendant ma deuxieme grossesse, je me suis retrouvée assignée à résidence très vite. Mon premier allait à l’école, mon mari au boulot.. j’ai vite fait le tour de la solitude. Tony (mon mari sur le blog) m’a suggérée d’ouvrir un blog où raconter mes histoires. Et voilà comment est né, au départ “Si j’ai une soeur on l’appellera CacaBoudin” (phrase de mon fils, donc) qui s’est transformé en blog de Cranemou après la naissance de notre fille (qui ne s’appelle donc pas CacaBoudin)
En quoi consiste votre blog ?
A relativiser ma vie de mère au départ. Tous les côtés moins drôles de la grossesse et de la maternité sont tournés en dérision ou racontés avec humour et second degré. J’en ai besoin moi pour prendre du recul face à cet énorme mensonge à propos de ce bonheur censé nous innonder une fois mère. Quand j’ai vu que je n’étais pas seule à en avoir besoin, j’ai écrit pour moi et les lecteurs. Et je continue sur cette lancée.
J’en profite aussi pour donner des bons plans, des coups de coeur et mes humeurs de femme aussi.
Le blog évolue tous les jours un peu en fonction de mes humeurs, de l’âge des enfants et de pas mal d’autres facteurs. Ce blog, c’est moi en fait.
Comment décririez-vous la relation que vous entretenez avec vos lecteurs ?
Une relation de copains/copines je dirai pour la plupart. En excluant certains râleurs, c’est plutôt bon enfant et ambiance joviale de rigueur! Le seul soucis que je peux avoir avec eux c'est qu’ils me connaissent bien mieux que moi je ne les connais… parfois, c’est presque déroutant de recevoir des mails de lectrices qui se sentent si proches de moi alors que je ne connais rien d’elles. Du coup, j’ai toujours un train de retard avec elles, mais ça va, elles ne m’en veulent pas trop!
Quels sont vos articles les plus lus et commentés ?
Sans compter les jeux concours, les articles où je me livre le plus sont souvent les plus appréciés. Bon, comme je ne fais pas souvent dans l’intime, je pense qu’à égalité arrivent les articles sur la joie des enfants et les joies d’être mère… Les vérités en fait.
Avez-vous des copines blogueuses ?
Plein. De plus en plus. Peut être même que j’ai dépassé le stade où j’ai plus de copains blogueurs que de copains “normaux”…
Comment concilier vous votre rôle de mère, votre job et votre blog ?
Le blog m’a permis de trouver du travail. D’ailleurs, je l’inclus dans ce travail (un travail cool, mais un travail quand même). Mes enfants vont tous les deux à l’école maintenant, donc l’organisation est plus simple: je travaille de chez moi quand ils révisent leurs tables de 7. Quand ils reviennent à la maison, je ne peux pas vraiment reprendre les rédactions sérieusement, je le fais souvent le soir si je n’ai pas fini en journée donc.
Comment expliquez-vous le succès des blogs parentaux ?
Je pense que les parents recherchent aujourd’hui autre chose que ce qu’on trouve sur des forum où tout et n’importe quoi se dit. Enceinte de mon premier, j’errais sur des forums parentaux (parfois franchement douteux). Je ne postais jamais car je ne m’y sentais pas à mon aise. Les blogs nous permettent ça aussi: lire et s’en aller sans laisser de trace mais sans avoir l’impression non plus d’espionner une bande de copines qui bavardent autour d’un bouchon muqueux.
Quel style de maman êtes-vous ?
Entre les deux, je dirais que je suis sévère. J’essaie de crier le moins possible, mais les enfants sont bien au courant qu’il faut rouler droit. Je ne transige pas sur le respect, la politesse, l’honnêteté, le sommeil et un minimum d’hygiène. Pour le reste, c’est open bar. Et surtout, je leur apprends à rire. Tous les jours et souvent.
Comment avez-vous vécu vos grossesses ?
Je n’ai pas aimé voir mon corps se distendre sans que je n’y puisse grand chose et pourtant, ça me fascinait. J’ai détesté cette impression de gueule de bois pendant 3 mois et pire que tout, le fait de ne pas maitriser ce qu’il se passait en moi, de ne pas savoir à volonté si tout allait bien m’angoissait totalement…
Sinon, j’ai adoré voir mon ventre mouvoir sous les coups et déplacements des bébés, c’était hypnotisant.
Que vous apporte au quotidien votre rôle de maman ?
De la fatigue, de l’angoisse, beaucoup de rigolades et du bonheur. Mais pas que du bonheur, ça, c’est sûr.
Qu'est ce que vous avez trouvé le plus difficile dans la maternité ?
Les angoisses et le regard des autres. Angoisse de les perdre ou qu’il m’arrive quelque chose. Le regard des autres qui est parfois pesant. Je passe outre maintenant, mais au début, c’est pesant cette impression de jugement permanent.
La chose la plus surprenante que vos enfants vous aient dit ?
Mon fils m’a dit qu’il ne voulait pas devenir adulte trop vite; que ça avait l’air trop stressant de s’occuper de toutes ces choses pas interressantes. Quand tous les enfants rêvent de grandir vite, j’étais contente de voir qu’il réalise qu’enfant, c’est le meilleur job du monde!
Vos enfants vous inspirent-ils dans vos écrits ?
Tous les jours. Je peste même quand ils me font pas de misère pendant une semaine, je suis à sec sans eux!
Que voulez-vous leur transmettre ?
Le meilleur de moi et le goût du bonheur.
C’est beau ça non? Huhuu…
Quels conseils auriez-vous envie de donner aux futures mamans?
Posez vous et réfléchissez une seconde. Pensez vous que vous faites de votre mieux ?
Maintenant, regardez le sourire de votre enfant. Soufflez. Souriez.
Voilà, on y est, profitez-en. Pour lui, vous êtes la meilleure des mamans. Le reste n’aura que peu d’importance.
Le reste (culpabilité, perfection maternelle, jugement des autres) on s’en fait des guirlandes.