Une équipe de chercheurs de l’Inserm, de l’Université Paris Descartes, de l’Université Paris Diderot et de l’Université Paris 13 s’est intéressée aux risques de l’accouchement par césarienne. Ils ont ainsi pu mettre en évidence que ce dernier pourrait être associé à un risque plus élevé de complications graves (notamment hémorragiques) pour la mère que l’accouchement par voie vaginale.
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La césarienne serait associée à un risque accru de complication
Pour étudier les éventuels risques liés à la pratique d’une césarienne, les chercheurs ont étudié 1444 femmes ayant connu des complications graves pendant l’accouchement, ainsi que 3464 femmes n’ayant pas eu ce genre de complications. L’état de santé des femmes ayant accouché a été pris en compte également.
Les scientifiques ont ainsi découvert que le nombre de complications maternelles graves étaient deux fois plus élevé chez les femmes ayant eu une césarienne. Ce chiffre pouvait même tripler chez les femmes âgées de plus de 35 ans. Ces résultats pourraient s’expliquer par le fait que l’utérus, en vieillissant, perd sa capacité à se rétracter efficacement après la naissance pour diminuer le saignement. Ces données sont très importantes pour le personnel soignant qui pourra les utiliser afin de mettre en place des protocoles ciblés.
Naissances par césariennes : une naissance sur cinq concernée en France
Le nombre de césariennes a augmenté ces dernières années. La dernière étude Euro-Peristat qui rassemble les statistiques de 31 pays européens sur la santé périnatale à montré cependant que la France était une bonne élève en matière de pratique de césariennes : la France se situe au 7eme rang sur 31 des pays en ce qui concerne la césarienne. La France se place d’ailleurs particulièrement bien pour les situations à risque puisqu’on dénombre 59% de césariennes pratiquées en cas d’antécédent de césariennes, 75% de césariennes pratiquées en cas de présentation par le siège, et 54% de césariennes pratiquées en cas de grossesses multiples.
En ce qui concerne la pratique des césariennes, l’HAS (La Haute Autorité de Santé) a publié des recommandations sur cette pratique. Il existe en effet des situations à risque ou la césarienne doit être nécessairement programmée (présence d’un placenta praevia…). D’autres situations peuvent amener à pratiquer une césarienne (Utérus cicatriciel, grossesse gémellaire…) mais la décision du mode d’accouchement est toujours réévaluée tout au long de la grossesse.
Par Dr Morgane Odabachian
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