Lorsque vous êtes enceinte, tout est bouleversé, le goût, le toucher, la plupart de vos sens… C’est hormonal, m’a t’on dit…
Au tout début, j'ai longtemps hésité entre les nausées, l’écœurement, et une fatigue intense… Finalement j'ai pris les trois, et ça a duré longtemps. Mes copines me disaient qu'à la fin du troisième mois je serai de nouveau en pleine forme… Je les ai écoutées et j'ai patienté… Et patienté, patienté… Patienté comme jamais ! En même temps je ne pouvais rien faire d'autre, j'étais sans force ! J'ai tout essayé, depuis le petit gâteau sec à croquer avant même de poser le pied par terre le matin, aux boissons sucrées tout au long de la journée, la moindre odeur me donnait envie de tout rendre !
Le soir arrivant, lorsque mon cher et tendre futur papa et moi étions réunis, et qu'il commençait à vouloir me sauter dessus, j'avais envie de vomir !!! Ses baisers, pourtant adorés, m’écœuraient, et ses câlins m'épuisaient ! Ce début de grossesse, n'était vraiment pas la belle promesse d'une libido exacerbée comme je l'attendais ! Je me transformais lentement en quelque chose de plus apparentée à un zombi qu'à une jeune femme sexy !
Puis j'ai commencé à me sentir mieux, vers le milieu du deuxième trimestre… A 5 mois de grossesse, je me faisais une joie de galipettes endiablées, de cabrioles renversantes, de culbutes intensives, de pirouettes épuisantes, et de roulé-boulés sportifs ! Le désir revenant de façon presque brutale, inversement proportionnel à son absence des premiers mois ! Je me sentais bien, belle, sexy, sensuelle, désirable !
C'était sans compter ce ventre qui commençait à devenir proéminent, du moins aux yeux du futur papa ! Du jour au lendemain quasiment, j'étais débarrassée des maux des premiers mois, j'étais prête à reprendre notre vie de couple et à rattraper le temps perdu, mais mon chéri lui déjà ne me regardait plus de la même façon ! Mon mari ne voyait plus même mes formes épanouies dignes de Pamela Anderson sur lesquelles il bavait presque littéralement quelques semaines plus tôt! Il ne voyait que ce renflement de mon abdomen, qui abritait un tout petit être, son futur fils !
Certes, il y a bien eu quelques tentatives, mais difficile pour lui d'occulter ce ventre rebondi, qui appelait à plus d'inventivité que d'habitude! "Je vais lui faire mal", "tu crois qu'il va sentir quelque chose", je sentais bien que mon Apollon de mari était trop inquiet pour se concentrer… La grossesse s'est poursuivie dans une quasi abstinence presque monacale, alors que j'avais envie de lui à toute heure du jour et de la nuit !!! Ça n'était pas du Marc Dorcel, c'était du Marc Dors-cel… Ou "dors seule" plutôt…
Je me suis donc mise à rêver d'après, lorsque notre fils serait sortit de son doux cocon… Où nous pourrions enfin reprendre une activité sexuelle normale… Lorsque mon chéri me redescendrait du piédestal sur lequel il m'avait clouée! Ça, c'était avant que je comprenne qu'avec un nouveau-né, lorsque ma tête toucherait l'oreiller, et que mon corps se retrouverait en position horizontale, je plongerai dans un coma de stade avancé !
Isabelle
Flying-mama