Avant même la naissance du premier bébé médicament, la polémique était lancée. Chacun, en fonction de sa situation, voit les choses différemment. Pour ou contre, le fait que la vie soit en jeu entraîne forcément des questions d’éthique pour les médecins et autres professionnels impliqués.
Depuis l’avènement des bébés-éprouvettes, le corps scientifique n’a cessé de débattre sur les questions d’éthique. Mais le progrès scientifique ne peut être stoppé parce qu’on a du mal à trouver un compromis. Il est essentiel cependant de situer les implications des recherches scientifiques dans la vie de tous les jours. Un bébé médicament est-il un objet ou un être vivant ? Pour avoir un bébé compatible, beaucoup d’embryons sont sacrifiés, voire détruits, ce qui ne satisfait pas tout le monde. Les avis divergent selon les pays de même que les lois régissant la bioéthique.
Peut-on aimer un bébé médicament ?
La première implication éthique est souvent d’ordre émotionnel. Est-ce que les parents d’un bébé médicament peuvent l’aimer comme un autre enfant en sachant qu’il est censé remplir une fonction précise ? Cet enfant à venir n’est pas toujours désiré pour lui-même et le fait qu’il serve un objectif le réduirait-il d’avantage à un statut d’objet ? C’est pour prévenir ce penchant qu’en Belgique et en Grande-Bretagne, chaque demande fait l’objet d’une enquête et d’une évaluation psychologique des parents. Car même si un bébé est compatible avec son frère ou sa sœur aînée, rien ne garantit la guérison. Si l’enfant malade meurt des suites de sa maladie malgré l’apport du bébé médicament, les parents regretteront-ils leur choix ? Le bébé médicament devenu grand ne doit pas en porter la faute.
Autre question, la sélection des embryons. Cette question concerne les parents avant tout, car même au stade embryonnaire, il s’agit de leurs gènes. Est-ce qu’un parent a le droit de décider de la vie d’un embryon ? Contrairement à l’avortement, la destruction des embryons non compatibles fait suite à une sélection. Autrement dit, les parents décident de ceux qui vont mourir. En sélectionnant systématiquement des embryons en fonction de leur qualité, certains craignent qu’on ne flirte avec l’eugénisme. Ainsi pour obtenir le premier bébé médicament, il a fallu choisir parmi 15 embryons.