
Au secours, mamie m’envahit ! Depuis que vous êtes maman, difficile de trouver le bon équilibre avec vos parents ? Surtout avec votre mère ou votre belle-mère qui vous dispensent des conseils sur l’éducation à donner à votre tout-petit. Mais sachez que les choses ne sont pas faites pour vous blesser. Elles veulent aider mais ne s’y prennent pas de la bonne manière. Alors comment gérer nos parents que nous adorons pourtant tellement, les conflits et les désaccords qui peuvent survenir après l’accouchement ?
Une overdose de conseils ?
Avant vous aviez votre mère au téléphone deux fois par jour ? Maintenant vous l’avez sept fois… Sans compter qu’en plus de votre mère, déjà fortement dispensatrice de conseils (de mon temps, on faisait comme ci, on utilisait telle crème), vous devez vous gérer belle-maman, elle aussi désireuse de vous apporter tous ses trucs et astuces de mère. « Tu es sûre que bébé a assez mangé ? Il tousse beaucoup, tu as vu le médecin ? ». Même si c'est avec beaucoup d'amour et de tendresse que vos proches vous prodiguent leurs précieux conseils, vous avez parfois l'impression de frôler l’overdose. La plupart du temps, certains grands-parents ne réalisent pas qu’en se glissant dans ce nouveau rôle, tout neuf pour eux, ils deviennent également parents d’adultes, donc parents de personnes pouvant prendre seuls les décisions. Un couple venant d'avoir un enfant est conscient que leur bébé a besoin de créer des liens avec ses grands-parents et ils doivent alors faire de leur mieux pour que leur petit ne se retrouve pas pris au piège entre parents et grands-parents.
Si vous êtes en congé maternité, attendez-vous alors à voir débarquer votre mère ou belle-mère pour vous aider (plutôt super chouette comme idée): courses, ménage…. Elles veulent vous débarrasser de ces tâches mais vous, vous avez l'impression que sur le long terme, elles sont présentes, mais un peu trop présentes…. Vous ne vous sentez plus maître de la situation. Mais alors il est parfois difficile de faire comprendre à son entourage que ce trop plein de bienveillance et d’attentions ne vous convient pas et peut vous étouffer.
Vous êtes les parents
Vous êtes un couple qui a eu un enfant. A vous par conséquent de l’élever, de lui inculquer l’éducation que vous souhaitez, de le guider au quotidien. Comme le note Anne Raeymaekers, licenciée en sciences familiales et sexologiques : « Pour éviter toute rivalité, il importe de respecter une règle : les parents restent les parents, les seuls responsables en ce qui concerne l’éducation et toutes les décisions qui concernent les enfants ».
Les grands-parents, s’ils ont un rôle d’écoute, d’aide et de soutien n’ont pas à intervenir dans les questions d’éducation. Les grands-parents sont surtout des repères, des piliers forts. Ils transmettent également une mémoire. Ils sont des confidents et des auxiliaires précieux pour les parents et leurs enfants, mais attention à ne pas trop outre passer ce rôle. La frontière est parfois trouble. Ils ne doivent pas trop empiéter sur les plates-bandes du couple et doivent savoir se faire discrets quand il le faut. Il faut impérativement ouvrir le dialogue pour discuter avec vos parents afin qu’ils prennent conscience qu’ils empiètent sur votre terrain. Vous éviterez ainsi bien des malentendus. Nous devons, toutefois, rester compréhensives et ne pas nous montrer trop sévères.
Bien que les choses soient claires, nous remarquerons que mamie aura quelques fois du mal à retenir des "Si j’étais à votre place, je …" ou encore des "A mon époque, les choses se passaient différemment !". Soyons patients ! Tout le monde a besoin d’un temps d’adaptation. En discutant, les grands-parents se rendront compte de leur attitude, car ils n’ont pas toujours conscience de leurs dires et de leurs gestes. Il faut leur faire comprendre que leur soutien est important, mais qu’il nous faut un peu d’espace et de liberté pour assurer l'éducation de nos enfants. Le soutien du papa est aussi important surtout si le conflit émerge avec la belle famille. Lui aussi doit se montrer ferme, poser les limites et marquer le territoire de sa famille.
Fixez des règles et des limites
Non votre mère ou votre belle-mère ne peuvent pas débarquer à l’improviste quand elles le veulent chez vous parce qu’elles pensent vous aider. Aider ? Ou contrôler votre manière de faire ? Fixez des horaires de passage, imposez des contraintes, exigez que les grands-parents téléphonent avant leur passage pour respecter votre vie privée. Une présence trop envahissante peut se révéler néfaste pour vos relations. C’est un minimum pour préserver votre vie de famille. Vous avez besoin de temps en famille, avec votre enfant. Le tout étant de trouver le bon équilibre. Si la situation ne s’arrange pas, on peut tenter de fixer quelques règles dans une sorte de contrat oral : vous ne passez à la maison qu’une fois par semaine et non tous les jours, vous ne téléphonez pas quatre fois entre 17h00 et 21h00, c’est un temps réservé à notre vie de famille. Quand les enfants seront plus grands, vous pourrez envisager de les laisser chez papi et mamie une journée, voire quelques jours ou une semaine, pour qu’ils chouchoutent leurs petits-enfants avec grand plaisir. Et nous, pendant ce temps, on se repose ! Et puis là, que de demander de plus, tout le monde est content !
Publié le