Ces séparations n’ont rien à voir avec le fait de laisser bébé chez une nourrice, pensez-vous : ce sont des processus naturels, physiologiques tandis que la nourrice ou la crèche sont une obligation née de notre mode de vie social. Bien sûr et pourtant, le processus est similaire.
Quitter bébé quelques heures ou le laisser une journée entière à la crèche, c’est la même chose ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, les deux modes de séparation se ressemblent, en effet. Ils ne se placent simplement pas au même moment dans la maturation de la vie de bébé.
La rupture de la dyade, qui faisait de maman et de lui une même personne, l’a amené progressivement à se concevoir en tant que personne autonome physiquement. Les séparations qui vont venir ensuite vont l’amener à découvrir les autres et le monde qui l’entoure.
“Maman est partie, mais va-t-elle revenir ?”
Rien de plus angoissant que cette question, surtout pour un petit qui a encore une sensation du temps très imparfaite et surtout, qui n’a pas encore construit totalement sa pensée symbolique qui lui permet de le vivre sereinement d’autant que la maman la vit souvent avec une culpabilité terrible. Le fait est qu’en général, les pleurs de l’enfant, les refus, sont là pour garder vivante l’image de sa mère, si elle n’est pas présente.
Une séparation bien vécue va reposer avant tout sur un fort sentiment de confiance et sur une sécurité affective sans faille. Elle se prépare donc sur un long terme car la confiance ne s’improvise pas.
La vie de bébé est un tout. Ses sensations, ses vécus sont autant de marques qui s’inscrivent dans sa mémoire. Ils posent des repères qui deviennent ses seuls éléments de référence pour s’adapter à une situation nouvelle.