
Découvrez ce soir le dernier épisode de l’émission Ma Vie de Maman, diffusé ce soir sur Teva à 20h40
Maman, Maman et moi, la bataille des familles parentales
Alors que le mariage pour tous et le droit à l'adoption des couples homosexuels sont des sujets brûlants dans l'actualité, Teva est allée à la rencontre de plusieurs familles homoparentales pour mieux comprendre leur quotidien.
Découvrez la bande annonce.
Pour en savoir un peu plus sur le quotidien des enfants élevés au sein d'une famille homoparentale, Café des mamans a rencontré Justine, une jeune fille de 18 ans élevée par ses deux mamans : Caroline et Julia.
Justine, peux tu nous raconter en quelques mots ton histoire ?
Mes deux mamans Caroline et Julia sont ensemble depuis qu'elles ont 23 ans. Elles avaient trop envie d'avoir un enfant et ne pouvaient pas imaginer vivre sans. Ma Maman Julia (ma maman biologique) a demandé à son meilleur ami si il pouvait être le géniteur. Il a accepté. Il habite en Argentine avec sa femme et ses deux enfants. Je le vois une fois tous les deux ans, mais il n'a aucun rôle parental sur moi. C'est un peu comme un oncle.
Est-ce que tes deux mamans t'ont tout de suite dit la vérité ?
Oui bien sûr. Très vite vers 6 ans, elles m'ont expliqué qu'un enfant était conçu par une femme et un homme. Mais que chez nous, c'était un peu différent.
Comment as tu vécu le regard des autres enfants à l'école ?
Ils étaient très curieux quand ils venaient chez moi. Ils posaient de nombreuses questions mais ce n'est pas pour autant que j’étais considérée comme un animal de foire. Au contraire, ils trouvaient ça plutôt sympa. Je n'ai jamais entendu de propos homophobes. Et puis, mes mamans sont trop cool donc ils voulaient tout le temps venir à la maison.
Et tes mamans, elles avaient du mal avec la pression extérieure, le regard de la société ?
Un peu parfois mais le plus difficile c'est le quotidien, surtout pour Caroline. Une fois quand j'avais huit ans, je me suis fait une entorse à la gym et elle n'a même pas pu signer d'autorisation d'hospitalisation. C'est difficile de se rendre compte qu'on a aucun droit sur un enfant qu'on élève, qu'on rassure, qu'on aime.
Est ce que le fait d'être élevée par deux mères t'a amené à te poser plus de questions su ton orientation sexuelle ?
Vers 14 ans, je me suis demandée si j'étais comme mes mamans, c'est normal… Mais j'ai très vite compris que non. Aujourd'hui je suis avec un garçon depuis 5 mois et je suis super épanouie. C'est tellement caricatural d'imaginer que les enfants d'homos deviendront forcément homos.
Tu milites pour le mariage pour tous, pour l'adoption par les couples homosexuels. En quoi est ce essentiel pour toi ?
J'ai envie qu'on reconnaisse légalement que j'ai deux mamans. Et puis, si jamais l'une de mes deux mamans disparaît, je ne peux pas imaginer que mon autre maman puisse n'avoir aucun droit sur moi. Aujourd’hui, l'adoption est permise aux personnes célibataires et tout le monde sait bien que certaines d'entre elles vivent avec des personnes de même sexe. Il faut arrêter l'hypocrisie et penser avant tout à l'intérêt de l'enfant.
Pour finir, quel message as tu envie de faire passer ?
C'est important pour moi de montrer qu'on peut être heureuse, épanouie , équilibrée même si on est pas élevée par une mère et un père. Ce qui compte, c'est se sentir aimé.