
En décembre dernier, la plainte déposée par une jeune femme victime d’un accident cardio-vasculaire imputé à la prise d’une pilule de 3e génération fait surgir les craintes. Susceptible d’avoir causée des thromboses veineuses, faut-il vraiment avoir peur de cette pilule ? On fait le point avec Elisabeth Aubeny, gynécologue et Présidente de l’Association Française de la Contraception.
La pilule de 3ème génération est-elle vraiment dangereuse ?
Toutes les pilules estro-progestatives comportent un risque. La pilule de 3e génération est un peu plus dangereuse que les autres mais les effets secondaires graves apparaissent dans les 3 premiers mois ou lors de la première année de prise. Le risque de développer une thrombo-embolie (formation d’un caillot dans un vaisseau sanguin) augmente avec la pilule de 3e génération. Le risque avec cette pilule de 3e ou 4e génération est de 3 à 4 femmes sur 10000. Il est de 2 femmes sur 10000 avec une pilule de 2e génération
Quels sont les risques encourus lorsque l’on est sous pilule de 3ème génération ?
Il existe un risque de thrombo-embolie. Il s’agit en fait d’un caillot qui se forme dans un vaisseau sanguin et engendre des troubles de coagulation sanguine. Ces thromboses peuvent alors générer une phlébite et un risque d’embolie-pulmonaire. Il faut savoir que ces thromboses restent tout de même très rares. Avant de prendre la pilule il est donc capital d’effectuer un interrogatoire soigneux auprès de son gynécologue avant toute prescription. S’il existe des antécédents familiaux liés à des problèmes de phlébites, d’AVC ou d’embolie-pulmonaires, le médecin fera passer un bilan de coagulation supplémentaire afin de choisir la pilule la mieux adaptée.
Comment savoir si on est sous pilule de 3ème génération ?
Il faut demander à son médecin traitant. Vous pouvez aussi vous rendre sur le site internet du Ministère de la Santé et sur le site contraceptions.org qui classe et répertorie tous les types de pilules.
Est-ce préférable d’abandonner la pilule de 3ème génération ?
Il ne faut surtout pas abandonner sa pilule du jour au lendemain même si elle est de 3e génération. Que vous la preniez depuis longtemps ou depuis moins d’un an, rendez d’abord visite à votre gynécologue pour discuter d’un éventuel changement. Si vous arrêtez brutalement votre pilule sachez que vous pouvez tomber enceinte le mois suivant.
Existe-t-il des alternatives ?
Pour les femmes qui le souhaitent il existe toujours le préservatif, le stérilet ainsi que la pilule progestative pure. En général on la prescrit aux femmes qui viennent d’accoucher car elle ne comporte aucun risque de thrombo-embolie.
Plus de renseignements sur le site : www.contraceptions.org