L’Académie américaine de pédiatrie plaide pour un remboursement de la circoncision. Cette pratique initialement socio-cultuelle pourrait permettre de réduire le taux de transmission du VIH. Mais les experts français sont dubitatifs…
Depuis quelques années, l’Association américaine de pédiatrie plaide pour une pratique quasi-systématique de la circoncision et, pour ce faire, pour une prise en charge de l’acte par les assurances santé.
Le but : éviter que le virus VIH (sida) ne se développe excessivement.
En effet, des études menées en Afrique du Sud, pays où l’épidémie sévit, ont fait état d’une diminution de 60% du risque de transmission chez les hommes circoncis. Constat quasi similaire (50%) en Ouganda et au Kenya.
En France, le Pr Rozenbaum, co-découvreur du virus et donc pionnier destraitements curatifs et préventifs, se montre plutôt dubitatif : selon lui, cela ne présenterait pas d’intérêt particulier en France et dans les pays occidentaux car le taux de prévalence du VIH n’y est pas suffisamment élevé, contrairement à l’Afrique.
Pour que l’opération vaille la peine, il faudrait que la prévalence du VIH dépasse les 15%. On en est loin, heureusement. Et le coût aléatoire de ce bénéfice-risque risquerait donc de peser inutilement sur les finances de la sécurité sociale, déjà suffisamment malmenées. D’autant que la réduction du risque, même à hauteur de 60%, n’est pas pour autant la certitude absolue d’éviter le sida ou toute autre infection sexuellement transmissible.
Le risque est grand que prévale, dans l’imaginaire collectif, une idée reçue potentiellement plus dangereuse que la non circoncision : « je ne risque rien, je suis circoncis ». Une apparente sécurité qui conduirait à des comportements désinhibés et donc dangereux.
Et vous, qu’en pensez-vous :
par sécurité, feriez-vous circoncire votre petit garçon,
même sans remboursement par l’assurance maladie ?
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