L’été n’est pas terminé à en croire la canicule qui règne dans de nombreuses régions. Pas question de baisser la garde côté protection solaire ! Mais voilà qu’une étude scientifique vient jouer les trouble-fête !
Et si l’indice de protection solaire indiqué sur le flacon ou le tube n’était que… du vent ? Ou, à tout le moins, une allégation un peu surévaluée ?
Selon le professeur Laurence Coiffard, directrice du laboratoire Pharmacie industrielle et cosmétologie de l’Université de Nantes, près de 30% des crèmes solaires revendiqueraient un indice de protection exagéré. Pour les autres, rien à signaler sinon parfois la présence de grands modestes qui font mieux en laboratoire qu’annoncé sur les étiquettes, ce qui est le cas notamment de Avène Haute protection spray enfant qui annonce un SPF de 30 mais aurait été testé à 40, soit 10 de mieux, dans le laboratoire nantais. Ou encore Bioderma Photoderm Max Fluide SPF 50+ qui serait évalué à un SPF 76 après test in vitro !
Le lait pour le corps à l’uncaria d’Amazonie de Galénic, qui annonce sagement un SPF 30 serait aussi plus proche d’un SPF 58. Le grand gagnant de cette compétition serait le Soin protection enfants SPF 50+ de Roc qui atteindrait en fait une protection proche d’un SPF…108 ! Mais au milieu de ces bons élèves se trouvent aussi des « mal notés ».
En fait, plus d’un quart des produits se vanteraient d’effets protecteurs surévalués. Parfois, la différence est infinitésimale, allant de 1 à 3 points moins protecteurs qu’indiqués, selon les constats en laboratoire (LaRochePosay spray lotion SPF 20, Carrefour Sun Lotion kids SPF 50, Eucerin Kids SunSPF 50) et l’écart est tellement mineur qu’il n’y a pas de quoi pinailler. Mais quand la différence d’évaluation atteint 20 à 30 points (soit une protection de 27 au lieu du SPF 60 annoncé par exemple pour un solaire amincissant d’une marque du groupe Rogé Cavaillès), alors là, la prudence s’impose.
De tels écarts s’expliqueraient, selon le Pr Coiffard, par l’utilisation d’anti-inflammatoires d’origine végétale pour retarder l’apparition des brûlures, ce qui expliquerait donc que l’indice de protection mesuré par les industriels soit supérieur à celui réalisé en laboratoire. Parmi les moins bien notés (SPF surévalués -selon le Pr Coiffard- de 20 à 33 points), les marques bio sont très représentées en raison de l’utilisation de filtres minéraux qui ne peuvent pas garantir des indices de protection élevés, selon la scientifique.
Evidemment, les fabricants de produits solaires ne sont pas d’accord avec la scientifique. Pour eux, le principe d’évaluation de l’indice de protection repose sur l’estimation du temps d’apparition d’une brûlure sur la peau nue et protégée par le produit solaire en cours de test. Autrement dit par un test en situation réelle et non en laboratoire.
Difficile de départager qui a tort et qui a raison, mais un constat mettra tout le monde d’accord : devant l’augmentation inquiétante du nombre de cancers de la peau ces dernières années, la meilleure des protections, c’est la non-exposition au soleil aux heures dangereuses, soit entre 11h et 16h. A fortiori pour un tout-petit. Et ça tombe bien, entre 13h et15h, les enfants jusqu’à l’âge de 5 ans ont tout intérêt à faire la sieste. Et les parents aussi…
