Loin des idées reçues, faisons le point sur l’allaitement avec Sandrine Rambès, puéricultrice à l’Institut de puériculture de Paris.
Le lait maternel apporte au bébé les anticorps de la maman que lui-même ne sera capable de fabriquer qu’à partir de trois mois. Lorsqu’elle allaite, la maman facilite l'immunisation de son bébé contre certaines infections, notamment les infections les maladies ORL, les gastro-entérites, les allergies… fréquentes chez les tout-petits.
Sur le plan nutritionnel, rien ne vaut le lait maternel : VRAI
C’est un aliment unique par excellence. Il est parfaitement composé selon l’âge et les besoins de bébé. D’abord, le lait colostral des premiers jours : riche en protéines, il satisfait la satiété de l’enfant avec quelques gouttes seulement. De plus, il est parfaitement adapté aux capacités digestives du nouveau-né. Puis, le lait devient lait de transition et enfin, définitif. Il devient aussi de plus en plus riche en vitamines, protéines, sels minéraux, acides gras essentiels, sucre et autres éléments vitaux, facilement assimilables par le nourrisson.
Tout est dans la prévention : dès les premières tétées, pour éviter leur apparition, la maman doit bien positionner bébé sur le sein. Pour éviter la formation des crevasses, il faut aussi protéger ses seins de l’humidité en changeant régulièrement les coussinets de son soutien-gorge (lutte contre la macération).
L’important est de manger équilibré : privilégier les légumes, boire 2 litres d’eau et consommer beaucoup de produits laitiers, qui contiennent du calcium, des protéines et des vitamines précieuses pour les yeux et la peau… C’est important pour maintenant et pour plus tard ! Enfin, la maman qui allaite doit éviter de sauter un repas (surtout le petit-déjeuner), ne pas avaler n’importe quoi (gardez le "sandwich sur le pouce" pour plus tard). Supprimez, bien entendu, boissons alcoolisées et tabac. N’oubliez pas aussi les collations, deux fois par jour !
Lorsque l’on allaite, l’organisme puise dans la réserve de graisses de la maman… Sous l’action de l’ocytocine sécrétée à chaque tétée, l’utérus se contracte. Il reprend donc plus rapidement sa place et son volume d’avant la grossesse. De plus, un allaitement exclusif pendant les quatre premiers mois et poursuivi jusqu'à ce que le bébé ait au moins six mois provoque une perte de poids supérieure à celle des mamans qui allaitent au biberon.
Tout dépend de la façon dont on a "soigné" ses seins pendant la grossesse : portez alors un soutien-gorge adapté, sans oublier de le changer régulièrement. De même, au moment de l’allaitement, la poitrine, devenue trop lourde, doit être parfaitement soutenue. Sinon, attention aux tissus de la peau qui "cassent" : c’est irrémédiable !
La motivation joue un rôle essentiel dans la décision d’allaiter. Si on nourrit son enfant au sein, contrainte et forcée par son entourage, il y a fort à parier pour que la montée de lait soit insatisfaisante. Et qu’elle stoppe rapidement. C’est une décision qui doit être réfléchie. Le temps de la grossesse permet de s’informer sur l’allaitement et de choisir, en toute connaissance de cause, si l’on a envie, ou non, de nourrir son enfant au sein. Et quel que soit le choix, cette décision sera forcément la meilleure.
N’exagérons pas ! L’allaitement prolonge la fusion entre une maman et son bébé, sécurise sans doute ce dernier tout en lui permettant d’acquérir une certaine autonomie, mais un enfant nourri au biberon sera tout aussi heureux. Pour peu qu’on l’aime.